La revue Nature publie le travail d'une équipe de chercheurs de l'école de médecine de l'Université de Washington à Seattle qui permet de comprendre, au niveau génomique, les effets de l'infection par le virus de la grippe de 1918.

au sommaire


    Note : les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

    Note : les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

    Les équipes de Michael Katze et John Kash ont voulu connaître les mécanismes cachés derrière les symptômes de cette grippe si dévastatrice. Pour cela, des souris ont été infectées par différents virus :
    - un virus grippal humain moderne ;
    - le virus de la grippe de 1918 ;
    - un virus hybridehybride comprenant 2 gènes du virus de la grippe de 1918 ;
    - un virus hybride comprenant 5 gènes du virus de la grippe de 1918.

    Les tissus pulmonaires des souris ont été prélevés 1, 3 et 5 jours après l'infection. Le matériel génétiquematériel génétique, plus précisément l'ARNARN, a été extrait et analysé par des puces à ADNADN.

    Il en ressort que le virus de 1918 active beaucoup plus fortement certains gènes que les autres virus. Ceci confirme qu'un seul gène n'est pas responsable de l'épidémieépidémie mais que c'est l'action combinée des 8 gènes impliqués dans l'infection qui a rendu le virus si nocif. Cette synergiesynergie a abouti à la sur-activation de gènes de l'hôte impliqués dans le système immunitairesystème immunitaire et plus spécialement dans la synthèse de cytokinescytokines et de chémokines impliquées dans la mort cellulaire programmée.

    Pour les scientifiques, les dommages causés aux tissus des poumonspoumons sont le résultat d'une réaction exagérée du corps de l'hôte, plus que de la virulence du virus en lui même.

    Pour David Relman, de l'université de Stanford en Californie, cette étude suggère que les recherches devraient s'orienter non seulement vers des stratégies qui touchent le virus de la grippe mais également vers des moléculesmolécules qui atténuent les réactions aberrantes du système immunitaire humain.

    Le directeur des National Institutes of Health, Elias Zerhouni, note que la compréhension la plus fine possible du fonctionnement du virus de la grippe de 1918 est un impératif pour se préparer et lutter contre la prochaine grippe pandémique.

    Par Brice Obadia, Hedi Haddada & Sophia Gray