Ce projet, s'il aboutit, pourrait bouleverser notre vision du futur. Il ne s'agit pas moins que de créer des objets présentant toutes les caractéristiques d'un solide, dont la forme pourrait être programmée et évoluer à volonté, avatars en trois dimensions de nos écrans plats.

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    Représentation virtuelle de futurs Catoms sphériques.

    Représentation virtuelle de futurs Catoms sphériques.

    Le professeur en sciences informatiques Seth Goldstein de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh et le directeur d'IntelIntel Research Todd Mowry travaillent actuellement à la mise au point d'une matièrematière programmable s'appuyant sur la nanotechnologie, nommée ClaytronicsClaytronics, composée de modules appelés les Catoms (Claytronics Atoms), ces derniers en constituant les briques élémentaires. Chaque Catom intégrerait une unité centrale de traitement de l'information, une réserve d'énergieénergie, un dispositif de mise en réseau, des diodes lumineuses, de différents capteurscapteurs, des moyens de locomotion, et des dispositifs d'adhésion permettant l'assemblage avec d'autres Catoms.

    Détail des circuits internes d'un prototype de Catoms. Crédit Université de Carnegie Mellon / Claytronics

    Détail des circuits internes d'un prototype de Catoms. Crédit Université de Carnegie Mellon / Claytronics

    Grâce à sa mobilité, chaque "individu" serait capable de se juxtaposer ou de se superposer avec ses voisins, formant un assemblage solidesolide et un ensemble de Catoms formant un Claytronic pourrait être programmé pour prendre n'importe quelle forme, ou même devenir la réplique exacte d'un objet, y compris la couleurcouleur, se trouvant devant les objectifs de caméras.

    Deux Catoms ont été produits expérimentalement. Parfaitement autonomes, pilotés par une puce informatique intégrée, ceux-ci sont recouverts d'une "peau" formée d'électro-aimantsaimants qui leur permet de s'assembler, de rouler l'un sur l'autre où même de se repousser. Ils se présentent actuellement sous la forme de deux cylindres de 44 millimètres de diamètre, et l'objectif immédiat de l'équipe est de produire de nouvelles générations de Catoms sphériques, beaucoup plus petits, jusqu'à descendre sous la barre du millimètre.

    Les deux premiers Catoms fonctionnels réalisés par l'équipe de Seth Goldstein, formant l'ébauche d'un Claytronics. Crédit Université de Carnegie Mellon / Claytronics

    Les deux premiers Catoms fonctionnels réalisés par l'équipe de Seth Goldstein, formant l'ébauche d'un Claytronics. Crédit Université de Carnegie Mellon / Claytronics

    Les chercheurs souhaitent employer le Claytronics pour mettre en applicationapplication un nouveau système de transmission, qu'ils ont baptisé "pario". L'idée est de reproduire la forme, la couleur et le mouvementmouvement d'objets à distance, non pas en reconstituant l'image ou le son, mais en recréant une reproduction physiquephysique au moyen de Catoms, chacun d'eux jouant le rôle d'un pixel en 3-D.



    Film promotionnel de Claytronics, montrant un des usages possibles d'un ensemble de Catoms.

    Mais la constituante physique des Claytronics leur confère aussi une possibilité d'interaction avec leur environnement, ce qui permet de les envisager comme des instruments dotés à la fois de préhension et d'une capacité d'adaptation de forme en temps réel. Dotés d'intelligenceintelligence par leurs systèmes informatiques interconnectés, mobilesmobiles et autonomes, ils laissent entrevoir un éventail d'applications pratiquement sans limite.

    Seth Goldstein estime pouvoir construire les premiers Catoms sphériques entièrement fonctionnels d'ici trois ans, et descendre sous le millimètre de diamètre dans les quatre à cinq années suivantes.

    Les travaux effectués sur les Claytronics par l'université Carnegie Mellon sont soutenus non seulement par Intel, mais aussi par la National Science Foundation et la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA).