Rien n'est plus difficile pour les scientifiques que de détecter des traces de vie éteintes ou actives à la surface de Mars. Et pourtant, ce n'est pas faute d'essayer. Aucune des missions martiennes qui ont opéré sur la surface ou en orbite autour de la planète n'a réussi à montrer clairement une activité biologique passée ou présente.

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    Concept exploratoire de la sonde ExoMars

    Concept exploratoire de la sonde ExoMars

    Pourtant, ce ne sont pas les indices qui manquent. Ils tendent à montrer que Mars a réuni dans son passé les conditions idéales à l'avènement d'organismes vivants. La planète a été suffisamment chaude et humide pour favoriser leur apparition.

    Une équipe de scientifiques de l'Université de Californie a développé le Mars Organic Analyzer (MOAMOA), un instrument qui doit vérifier une fois pour toute l'existence d'une forme de vie sur Mars. Cet instrument doit identifier les composés organiques du sol.

    Cet instrument a été retenu par l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne. Il fera partie de la charge utile (nommée Pasteur Payload Package) de la mission ExoMarsExoMars (2011), la première mission martiennemission martienne du programme Auroraprogramme Aurora. Cette mission vise à étudier l'environnement martien et rechercher des traces de vie éteintes ou présentes. La mission du rover d'ExoMars est avant tout une mission d'exobiologie qui visera la recherche de traces de vie présentes ou éteintes. Le MOA sera intégré au Mars Organic Detector. Il utilise un dispositif d'analyse par électrophorèse utilisant des capillaires de dernier cri, des systèmes de micro-valves inédits et un instrument portable mis au point pour déterminer l'homochiralité des acides aminésacides aminés. Ces capillaires forment des ensembles de 100 à 1.000 fois plus sensibles pour la détection d'acides aminés que l'instrument original de détection de la vie que les atterrisseurs VikingViking des années 70.

    Homochiralité

    L'homochiralité, soit la dominance d'un type particulier de molécules organiques sur un autre, est un moyen absolu de détecter la vie. Nous avons démontré sur Terre, dans tous les environnements disponibles, que ce type d'expérience est mille fois plus efficace à détecter des biomarqueurs que tous les instruments utilisés jusqu'à ce jour sur Mars.

    L'équipe scientifique du Mars Organic Analyzer est confiante dans les chances de détecter une activité biologique à la surface de Mars. Après plusieurs jours de tests et 340 essais réalisés dans le désertdésert chilien Atacama, l'instrument a démontré sa capacité à détecter des acides animés, les briques élémentaires à partir desquelles se forment les protéinesprotéines, des biomarqueurs évidents. Notez que les acides aminés sont également les précurseurs de synthèse de nombreuses molécules organiques.

    Le désert d'Atacama a été choisi par les scientifiques de la NASA pour éprouver et tester l'instrument en raison de son oxydationoxydation, un sol acide qui présente certaines similitudes avec la surface oxydée de Mars.

    Note

    Une molécule organique terrestre vivante est composée de chaînes d'atomesatomes qui font dévier le plan de polarisation de la lumièrelumière polarisée vers la gauche : elle est dite lévogyrelévogyre. Dès l'apparition de la vie sur Terre, cette forme a rapidement pris le pas sur les molécules dextrogyresdextrogyres (le plan tourne alors vers la droite), ces deux types différents ne pouvant se combiner et se reproduire entre eux. La raison de la dominance de la forme lévogyre est encore très mal connue, mais elle peut être exploitée pour déterminer l'origine vivante de la matièrematière organique, une formation naturelle non vivante produisant des ensembles équilibrés lévogyres/dextrogyres.