Cela fait déjà plus de 16 mois que le petit démonstrateur de technologie, Smart-1 de l'Agence spatiale européenne tourne autour de la Lune avec le succès que l'on sait. La fin de sa mission est prévue en septembre 2006. Smart-1 est la première mission du programme SMART (petites missions de recherche sur des technologies de pointe).

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    Smart-1 dans le Bâtiment S5 du Centre spatial de Kourou, avant son intégration dans le lanceur Ariane 5

    Smart-1 dans le Bâtiment S5 du Centre spatial de Kourou, avant son intégration dans le lanceur Ariane 5

    La mission Smart-1mission Smart-1 a été conçue pour répondre à deux grands objectifs. Le premier est purement technologique : démontrer et tester de nouvelles techniques spatiales qui seront utilisées par les futures missions interplanétaires d'exploration. Le deuxième est scientifique, axé sur l'étude de la Lune.

    Démonstration technique

    Les activités de démonstration ont porté sur l'utilisation en vol d'un moteur ionique européen utilisant la propulsion hélioélectrique comme principal mode de propulsion et sur des techniques nouvelles conçues pour des systèmes de navigation autonomes.

    Le moteur a été testé de façon originale. Après un lancement réussi le 27 septembre 2003, la sonde a parcouru une trajectoire en spirale et décrit des boucles de plus en plus larges autour de la Terre jusqu'à sa capture finale par la gravité lunaire et à sa mise en orbite autour de la Lune, qui s'est produite en novembre 2004. Cette trajectoire atypique de 13 mois a été mise à profit pour valider en vol le moteur hélioélectrique de Smart-1.

    L'expérience OBAN a consisté à tester sur des ordinateursordinateurs au sol un logiciellogiciel de navigation permettant de déterminer la position et la vitesse exactes du satellite en utilisant, à titre de référence, des images d'objets célestes prises par la caméra AMIE embarquée sur Smart-1. Lorsqu'elle sera appliquée à de futures missions, les véhicules spatiaux seront à même de calculer de façon totalement autonome leur position et leur vitesse de déplacement dans l'espace, limitant ainsi les interventions des équipes de contrôle au sol.

    Quant aux expériences KaTE et RSIS, elles ont permis des essais de communication dans l'espace lointain, de façon à tester des transmissions radio à des fréquencesfréquences beaucoup plus élevées que les fréquences radio traditionnelles. Ce type de transmission permettra aux futurs satellites d'envoyer des volumesvolumes toujours plus importants de données scientifiques. L'expérience de liaison laserlaser avait, quant à elle, pour objectif d'examiner s'il est possible de pointer un faisceau laser depuis la Terre sur une sonde parcourant des distances analogues à celles d'un voyage dans l'espace lointain, et de répondre ainsi aux besoins de télécommunication des futures missions.

    Premier bilan scientifique

    Enfin, Smart-1 embarque des instruments pour un programme d'observations scientifiques qui a permis d'obtenir les vues les plus précises de la surface lunaire. Ainsi, la caméra de Smart-1 a fourni des images lunaires en couleurscouleurs nettement plus fines que celles de Clementine. Elles ont permis la création d'images stéréo et de cartes topographiques très précises.

    Smart-1 a également observé la Lune à l'aide d'un spectromètrespectromètre infrarougeinfrarouge, et réaliser une radiographieradiographie en rayons de Xrayons de X de la plupart des régions lunaires, il a fourni des informations sur la distribution et les caractéristiques des minérauxminéraux lunaires, de sorte que l'on connaît bien mieux aujourd'hui la composition de la surface. Il a brillamment complété les données de Lunar Prospector. On lui doit la première détection directe de CalciumCalcium et de magnésiummagnésium

    Il a mesuré les changements de composition des crêtes centrales des cratères, des plaines volcaniques et des bassins d'impact géants. La caméra a étudié des cratères d'impact, des dispositifs volcaniques et des coulées de lavelave, et a examiné les régions polaires.