L'inventeur du laser bleu des disques Blu-Ray et HD-DVD vient de dévoiler un nouveau type de laser, avec une consommation électrique inférieure et une durée de vie allongée. Du stockage à haute densité au secteur médical, les applications devraient, affirme-t-il, le banaliser dans les prochaines années.

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    Première image produite par un laser non polaire, successeur possible de Blu-Ray et de HD-DVD. Crédit : UCSB/Solid State Lighting and Display Center

    Première image produite par un laser non polaire, successeur possible de Blu-Ray et de HD-DVD. Crédit : UCSB/Solid State Lighting and Display Center

    Il s'appelle Shuji Nakamura et travaille à l'université californienne de Santa Barbara, au Solid State Lighting and Display Center. Depuis quinze ans, sa spécialité est la couleurcouleur des laserslasers. En 1993, au sein de l'entreprise japonaise Nichia Corporation, il met au point le premier laser à lumière bleuelumière bleue, produit par une diode à nitrurenitrure de galliumgallium (GaN), réussissant là où avaient échoué Hewlett-Packard, Matsushita ou Sony.

    Avec sa longueur d'ondelongueur d'onde plus courte (405 nanomètresnanomètres) que celle du CD (rouge, 780 nm) et du DVD (orange, 635 nm), la lumière bleue permet des gravuresgravures plus fines et donc une plus grande densité d'informations. Parvenu au stade industriel, le laser bleu, ou plutôt bleu violet, a fait son entrée dans l'électronique grand public avec les lecteurs-graveurs de disques Blu-Raydisques Blu-Ray et HD-DVD. Mais ces lasers présentent des défauts, dont une consommation électrique élevée.

    Shuji Nakamura et son équipe ont mis au point une nouvelle méthode pour fabriquer le cristal de nitrure de gallium. Sur son substratsubstrat, il se forme sans orientation particulière (on parle de croissance non polaire) contrairement à la technique actuelle où le GaN se dépose perpendiculairement au substrat, comme une couche qui s'épaissit.

    Le meilleur dans tous les domaines ?

    La nouveauté peut paraître anecdotique mais elle produit une diode déclenchant sa lumière laser sous l'effet d'un courant électriquecourant électrique (on parle de courant de seuil) de 7,5 kA/cm2, plus faible que pour les Blu-Ray et HD-DVD. La duréedurée de vie de telles diodes serait plus grande que celle des modèles actuels.

    Ces diodes non polaires « accroîtront la densité de stockage pour la télévision à haute définitiontélévision à haute définition et les disques vidéo, amélioreront les têtes de lecture et apporteront des bénéfices à long terme pour les télécommunications, le secteur médical, les loisirs et l'environnement », rien de moins ! C'est que qu'affirme, très optimiste, Henry T. Yang, le recteur de l'université de Santa Barbara, venu rendre visite à l'équipe « quelques minutes après avoir entendu parler de la nouvelle ».

    N'attendons donc pas trop avant d'acheter un lecteur Blu-Ray ou HD-DVD, il risque d'être déjà démodé l'an prochain...