Malgré l'urgence sanitaire de l'épidémie de chikungunya, le WWF appelle la Réunion à ne pas mettre en danger ses enfants et ses richesses environnementales en utilisant de dangereux insecticides. Le Fénitrotion et le Téméphos, deux insecticides hautement toxiques, ont été pulvérisés massivement, et le plus souvent par des personnes inexpérimentées, dans l'atmosphère des zones résidentielles, des écoles et un peu partout ailleurs sur l'île de la Réunion.

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    Aedes albopictus

    Aedes albopictus

    Les services de la DRASS, les employés communaux, les militaires venus aidés et des citoyens ont ainsi manipulé ces insecticidesinsecticides dans la précipitation et de manière très abusive, allant même jusqu'à les pulvériser dans les zones en altitude où pourtant aucun moustiquemoustique et aucun cas de chikungunya ne sont répertoriés.

    Le WWFWWF déplore le fait que la population n'ait pas été mise au courant des risques qu'elle encourt par sur-exposition à ces véritables nuagesnuages toxiques. De plus, les précautions élémentaires n'ont pas été respectées, comme l'évacuation des gens avant pulvérisation, mise en sécurité des personnes fragiles, diffusiondiffusion des informations de sécurité.

    Les établissements scolaires ont ainsi fait l'objet de traitements intensifs sans information préalable des parents, des professeurs ni même parfois des directeurs d'écoles. Des écoles sont évacuées d'urgence pour « désagrément causé par des vapeurs toxiques ». Certains enfants en contact avec ces substances toxiques ont même été conduits aux urgences pour des « intoxications aux organophosphorés ».

    Sur le plan de la biodiversitébiodiversité, de nombreux insectesinsectes autres que les moustiques sont menacés par ces surdosages de produits toxiques, notamment les abeilles. D'autres espècesespèces qui font la richesse de l'île, comme les oiseaux, sont également touchées. De plus, ces produits toxiques vont se retrouver dans les rivières et entraîner une pollution des eaux.

    Après l'utilisation d'un troisième insecticide, le deltaméthrine, que la préfecture de l'île a décidé de pulvériser le 13 février dans tous les quartiers avec des canons ayant une portée de 50 mètres, c'est finalement un produit biologique nommé le "Bti" qui viendra à bout des larveslarves des moustiques chikungunya, à partir du 17 février, produit larvicide biologique qui ne présente aucun des dangers des insecticides chimiques utilisés auparavant. Le "Bti" est une spore bactérienne présente naturellement dans les sols. Les essais d'innocuité des traitements larvicides effectués au moyen de "Bti" ont montré que cet agent ne présente aucun risque pour la faunefaune, les espèces non ciblées ou l'être humain. Cette dernière décision montre bien que les hommes sont capables de trouver des alternatives à l'utilisation précipitée de produits chimiques toxiques.

    Le WWF ne peut donc que soutenir une telle initiative, et demande à ce qu'elle soit impérativement appliquée dans toute l'île pour en protéger ses habitants et notamment ses enfants, ainsi que son environnement aux multiples facettes uniques dans le monde.