Entre le champ du vivant et celui de la nanotechnologie, il existe de nombreuses passerelles et préoccupations communes. Les cellules et les microbes, par exemple, disposent de capacités mécaniques intéressantes : ils peuvent se déplacer, se compresser, etc. Ainsi, le flagelle des bactéries, qui permet à ces dernières de se mouvoir, a-t-il été l'objet d'un intérêt particulier. Reproduire un tel “moteur” serait certainement fort utile aux futurs nanorobots.

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    Metin Sitti

    Metin Sitti

    Deux chercheurs de l'université Carnegie Mellon, Metin Sitti et Bahareh Behkam ont mis en pratique une idée ingénieuse. Plutôt que chercher à reproduire les facultés motrices des bactériesbactéries, pourquoi ne pas simplement utiliser des bactéries pour propulser des engins artificiels ? Ce serait revenir au bon vieux temps des carrosses et des diligences : on recourt à des êtres vivants pour se transporter.

    Les chercheurs ont donc "collé" des bactéries Serratia marcescens sur des perles en polystyrènepolystyrène d'environ 10 micromètresmicromètres de diamètre. Puis ils ont placé l'attelage dans une solution d'eau sucrée.

    Les bactéries se nourrissent du glucoseglucose et propulsent leur fardeau à une vitessevitesse d'environ 15 microns par seconde. Pour arrêter le véhicule, il suffit de verser dans la solution du sulfate de cuivrecuivre. Les ionsions de cuivre bloquent la rotation des flagellesflagelles. Pour le faire repartir, on recourt à l'acideacide éthylènediaminetétraacétique, capable de capturer les ions et donc de libérer la flagelle.

    "Dans l'avenir, explique Siti, de tels micro-robots pourraient délivrer des médicaments dans les milieux liquidesliquides du corps humain, ..., surveiller les agents toxiques ou pathogènespathogènes dans l'environnement, ou être employés pour l'inspection et la maintenance des tuyaux emplis de liquide dans un vaisseau spatial ou une centrale nucléairecentrale nucléaire".

    Par Rémi Sussan