La nuit du 25 au 26 novembre dernier, les Japonais pavoisaient et pouvaient annoncer, avec une fierté non dissimulée, le succès remporté par leur sonde Hayabusa, qui venait de collecter quelques grains de matière depuis la surface de l'astéroïde Itokawa, à 288 millions de kilomètres de la Terre.

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    La sonde japonaise Hayabusa en cours de tests ultimes dans les laboratoires de la JAXA.

    La sonde japonaise Hayabusa en cours de tests ultimes dans les laboratoires de la JAXA.

    Hélas ! Cet enthousiasme fut de bien courte durée. Car avant-hier, mercredi 7 décembre, un nouveau communiqué de la Jaxa, annonçait que la réussite de l'opération apparaissait de moins en moins évidente, et même improbable.

    De l'examen des données transmises par la sonde, il semblerait en effet que le dispositif de récolte n'ait pas fonctionné comme prévu. Celui-ci était constitué d'un cornet collecteur d'échantillon, dont le contact avec le sol devait provoquer le tir d'un impacteur vers la surface et l'éjection de matière à recueillir. La première tentative ayant échoué peu avant, les techniciens avaient doublé leurs chances en programmant le tir de deux projectiles à 0,1 seconde d'intervalle.

    Malheureusement, il semble qu'aucun des deux n'aient été tirés, ce qui fait dire aux techniciens qu'à moins que quelques grains de poussière ne se soient trouvés en suspension par hasard au bon moment et au bon endroit à proximité du sol, HayabusaHayabusa n'a probablement rien récolté.

    Comble de malchance, la Jaxa n'a pas encore réussi à résoudre le problème de la panne de certains des propulseurs de l'engin spatial, ce qui risque de compromettre sérieusement son retour vers la Terre. Si Hayabusa reste immobilisée à proximité de l'astéroïdeastéroïde, il ne sera pas possible d'effectuer une nouvelle tentative, la prochaine fenêtrefenêtre de départ ne s'ouvrant que dans approximativement trois années.

    Le tableau apparaît donc bien sombre pour cette mission exceptionnelle et novatrice, dont les malheurs ne se limitent pas à ces déconvenues puisque le petit robotrobot MinervaMinerva, qui devait être déposé le 13 novembre à la surface de l'astéroïde, avait aussi manqué sa cible pour une raison que l'on ignore toujours.

    Mais l'Histoire retiendra cependant que le Japon aura réussi un tour de force en cette fin 2005, en faisant évoluer une sonde automatique à proximité immédiate d'un astéroïde, le sondant, le photographiant avec un luxe de détails exceptionnel et fournissant des données scientifiques inestimables et inédites. Car ne l'oublions pas, même si la mission de retour d'échantillons est un échec, Hayabusa reste parfaitement opérationnelle et nul ne peut prévoir quelle moisson de renseignements elle pourra encore récolter durant cette mission prolongée aux abords immédiats d'Itokawa.