Prendrez-vous un café court ou allongé ? Si le café est apprécié pour être un bon réveil matin, il est également réputé pour ses effets néfastes sur le cœur. Alors, la consommation excessive de café augmente-t-elle réellement les risques d'infarctus ? A cette question, une étude publiée hier dans le Journal of the American Medical Association répond : Oui et Non !

au sommaire


    Une consommation excessive de café augmente-t-elle le risque d'infarctus ? <br />D'après les résultats d'une équipe de Toronto : Oui et Non !<br />(Crédits : www.dgpc.org)

    Une consommation excessive de café augmente-t-elle le risque d'infarctus ?
    D'après les résultats d'une équipe de Toronto : Oui et Non !
    (Crédits : www.dgpc.org)

    Dans leur étude des effets de la caféine sur le cœur, Ahmed El-Sohemy - de l'Université de Toronto - et son équipe ont adopté un angle original. Ils sont partis du postulatpostulat que la caféine est dégradée dans le corps par le « cytochrome P450 1A2 », une enzymeenzyme présente sous deux formes dans la nature. La première forme génétiquegénétique, au doux nom de CY1A2 1 F, permet une assimilation rapide du café, tandis que la seconde, CY1A2 1A, ne permet qu'une assimilation lente.

    Ils ont ensuite sélectionné 2 014 personnes atteintes d'un infarctus et 2014 personnes en bonne santé, ont déterminé à l'aide d'une prise de sang le type d'enzyme assurant chez eux la dégradation de la caféine -CY1A2 1 F ou CY1A2 1A, et leur ont soumis un questionnaire relatif à leurs habitudes (en particulier vis-à-vis du café). Parmi la première population, 55 % des patients portaient la forme « lente », et parmi la seconde, 54%.

    Il ressort de leur étude qu'on multiplie en moyenne par 1.41 ses risques d'avoir un infarctus quand on consomme plus de quatre tasses par jour. Mais il apparaît surtout que nous sommes inégaux devant la caféine : seules les personnes qui portent la forme « lente » de l'enzyme voient leurs risques augmenter lorsqu'ils jonglent avec leur cafetière. Entre deux et trois tasses : multiplication du risque par 1.36 ; pour quatre tasses : multiplication par 1.64. Le constat est sévère. Par contre, les membres de la seconde population sont épargnés par ce phénomène, et boire un café ou cinq par jour ne modifie pas significativement leur risque d'infarctus.

    Alors, êtes-vous plutôt enzyme CY1A2 1 F ou CY1A2 1A ? Dans le doute, pour accompagner votre croissant ce matin, prendrez-vous un ou deux café(s) ?