Derrière le pétrole et le charbon, le gaz naturel est la troisième source d’énergie la plus consommée dans le monde. Il est notamment utilisé pour le chauffage résidentiel, mais aussi, de plus en plus, pour la production d’électricité. Alors, peut-on qualifier le gaz d'énergie compétitive ?


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    Le concept de compétitivité peut être difficile à cerner. Dans le cas qui nous intéresse ici, définissons la compétitivité comme « la capacité du gaz naturel à accroître ses parts de marché face à d'autres énergiesénergies, fossilesfossiles ou renouvelables ». Il n'existe pas d'indicateur officiel unique de la compétitivité. Toutefois, plusieurs critères peuvent peser dans la balance.

    Évolution du prix des principales énergies (chauffage et eau chaude sanitaire en maison individuelle) en France de début 2012 à fin 2016, intégrant un abonnement éventuel. © <a target="_blank" href="https://projet-gaz.grdf.fr/comparaison-prix-energies">Baromètre des énergies GRDF</a>, d’après les données du Service d’observation et des statistiques du ministère de l'Environnement, de l’énergie et de la mer (SOeS)
    Évolution du prix des principales énergies (chauffage et eau chaude sanitaire en maison individuelle) en France de début 2012 à fin 2016, intégrant un abonnement éventuel. © Baromètre des énergies GRDF, d’après les données du Service d’observation et des statistiques du ministère de l'Environnement, de l’énergie et de la mer (SOeS)

    Le critère du prix

    Selon les données établies par le Service d'observation et des statistiques du ministère de l'Environnement, de l'énergie et de la mer (SOeS), le gaz naturelgaz naturel est l'une des énergies de chauffage utilisées en France les moins chères du marché. En juillet 2015, le gaz naturel (et ses 7,56 centimes d'euros du kilowattheure) occupait ainsi la deuxième place du classement, assez loin devant l'électricité (15,43 cts/kWh). Seul le chauffage au boisbois semblait alors plus économique.

    De nombreux autres critères

    Le prix au kilowattheure n'est pas le seul critère à prendre en compte pour évaluer la compétitivité d'une énergie. Entrent par exemple en ligne de compte : 

    • le coût de l'abonnement à votre fournisseur d'énergie ;
    • le rendement de votre appareil de chauffageappareil de chauffage ou de production d'eau chaude ;
    • les frais d'entretien et de maintenance, spontanés ou annuels.

    Cependant, une étude réalisée en 2016 par Coénove (une association qui réunit les acteurs clés de la filière gaz en France) suggère qu'en coût global annualisé sur quinze ans, le gaz naturel - et plus encore la chaudière gaz naturel à condensation - serait l'énergie la plus compétitive en matièrematière de chauffage résidentiel.

    Des points forts et des points à améliorer

    Le chauffage n'est pas le seul usage du gaz naturel. Ainsi, depuis quelques années, le succès du gaz dans le secteur de la production d'électricité va grandissant, notamment parce que les investissements et les coûts opératoires nécessaires sont, eux, plus faibles, par exemple, que dans le cas de centrales à charboncharbon. De plus, les rendements peuvent dépasser les 55 % (contre quelque 40 % pour une centrale à charbon), notamment dans le cas de centrales à cycle combiné.

    Les centrales à cycle combiné – comme ici celle du parc industriel chimique de Hürth, en Allemagne – permettent au gaz naturel d’être compétitif en matière de production d’électricité. © InfraServ Knapsack – Archivbestand, Wikipédia, CC by-sa 3.0
    Les centrales à cycle combiné – comme ici celle du parc industriel chimique de Hürth, en Allemagne – permettent au gaz naturel d’être compétitif en matière de production d’électricité. © InfraServ Knapsack – Archivbestand, Wikipédia, CC by-sa 3.0

    Concernant les investissements dans les infrastructures d'exploitation et de transport du gaz, l'Agence internationale de l'énergie estime qu'ils s'élèveront à 3.700 milliards d'euros sur la période 2007-2030. À contenu énergétique identique, le coût de transport du gaz est cinq fois supérieur à celui du pétrolepétrole. Le gaz naturel liquéfié (GNLGNL) représente une solution intéressante car il réduit jusqu'à 600 fois le volumevolume du gaz et facilite son transport sur de longues distances.

    Au-delà de la compétitivité économique

    Certains estimeront utile de compléter le tableau à l'aide de critères plus subjectifs tels que :

    • le confort de l'installation (nuisancenuisance sonore, réglages automatiques, odeurs éventuelles) ;
    • l'impact sur l'environnement (énergie renouvelableénergie renouvelable ou non, émissionsémissions de CO2, consommation et pollution de l'eau, du sol, de l'airair, production de déchetsdéchets, etc.).

    Même si le gaz naturel n'entre pas dans la catégorie des énergies renouvelables, il présente un certain nombre d'avantages environnementaux sur ses homologues fossiles : sa combustioncombustion n'émet pas de poussières, peu de dioxyde de soufresoufre (SO2), peu de dioxyde d'azoteazote (NONO2) et moins de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2). Un état de fait qui explique - au moins partiellement - que le gaz naturel soit de plus en plus utilisé pour produire de l'électricité. Sur l'année 2016, d'ailleurs, il est, selon un rapport du SOeS, la seule énergie à ne pas avoir subi un recul de consommation.

    Le gaz naturel dans les transports

    La plupart des véhicules au gaz naturel (GNVGNV) circulant dans les rues de nos villes sont aujourd'hui des bus, car, en la matière, stockage et approvisionnement posent encore quelques difficultés. Pourtant, là aussi, le gaz naturel offre un bon rendement énergétique et permet de réduire les émissions de CO2.

    Sujet fait en partenariat avec les équipes de GRDF