Le volcan de l'île de la Réunion est à nouveau entré en éruption lundi 2 avril 2007 vers 10 heures locales (8h de Paris), faisant suite à des premiers frémissements à caractère éruptif ayant débuté depuis plus d'une semaine.

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    Image satellite de l'île de la Réunion. Le Piton de la Fournaise apparaît à droite.

    Image satellite de l'île de la Réunion. Le Piton de la Fournaise apparaît à droite.

    Lundi matin, une coulée de lave a traversé la route nationale n°2, maintenant fermée à la circulation entre les communes de Saint-Philippe et de Sainte-Rose, dans le sud-est de l'île. Cette coulée, provenant du Piton de la Fournaise, chemine en sous-sol avant de surgir en surface à environ 4 km de la route, puis dévale les pentes avant de poursuivre jusqu'à la mer. Des fontaines de lave associées atteignent environ 50 mètres de hauteur.

    Cratère du Piton de la Fournaise. En rouge, les coulées de lave. En jaune, la route nationale n°2. Crédit IPGP.

    Cratère du Piton de la Fournaise. En rouge, les coulées de lave. En jaune, la route nationale n°2. Crédit IPGP.

    Le lendemain 3 avril, la séismicité sous le sommet s'est intensifiée, les nombreuses secousses atteignant la magnitudemagnitude 2, signes précurseurs d'un effondrementeffondrement probable dans la zone sommitale. Enfin, durant les dernières 24 heures qui ont précédé ce jeudi 5 avril dans la matinée, l'activité au sommet du volcan s'est encore considérablement accrue, et plus de 1000 séismes ont été enregistrés. Le point d'origine se situe à l'aplomb du Piton de la Fournaise, à une profondeur située entre 0 et 500 mètres.

    La Réunion

    D'origine volcanique, l'île de la Réunion est située dans l'Océan Indien à environ 700 kilomètres à l'Est de Madagascar. Elle est composée de deux volcans : le Piton des Neiges, qui culmine à 3069 mètres et est aujourd'hui endormi, et le Piton de la Fournaise, qui atteint 2632 mètres et est en activité quasi-permanente.

    L'île est née il y a deux millions d'années par activité sismique. Le Piton des Neiges est apparu le premier et a accumulé des coulées de lave basaltiquebasaltique, puis a cessé toute activité il y a 450.000 ans. Après une interruption de 100.000 ans, la poche magmatique s'est différentiée et les éruptions ont repris de manière essentiellement explosive. Sur le sud-est du Piton des Neiges est alors apparu un nouveau volcan basaltique: le Piton de la Fournaise. Il y a 700.000 ans, son cônecône actif glissait vers l'est et s'enfonçait dans la mer, puis un nouveau cône se reformait plus à l'ouest. Enfin il y a 150.000 ans, le Piton de La Fournaise poursuivait son déplacement vers l'est pour se retrouver à son emplacement actuel.

    L'île de la Réunion est un phénomène de type "point chaud", c'est-à-dire une zone où le magmamagma parvient à percer la croûte terrestrecroûte terrestre au beau milieu d'une plaque océanique, formant ainsi un volcan. Cette plaque se déplaçant, elle est percée à intervalles plus ou moins réguliers et l'île se construit par émergencesémergences successives. L'édification insulaire de la Réunion se poursuit ainsi régulièrement vers le sud-est.

    Le Piton de la Fournaise est un volcan de type effusif, dont la chambre magmatiquechambre magmatique supérieure, à moins d'un kilomètre sous terreterre, se remplit peu à peu de laves venues du manteau terrestremanteau terrestre. La surface du sol se bombe, puis se fissure et provoque l'éruption. Aujourd'hui, seul le Piton de la Fournaise est encore actif. Il est constitué d'un empilement de coulées de laves et forme trois caldeirascaldeiras successives, dont la plus active et la plus récente est appelée l'Enclos Fouqué. Le volcan s'y est édifié avec à son sommet, les cratères Dolomieu et Bory.

    Le Piton de la Fournaise est un des volcans les plus actifs au monde, il est rare qu'il reste inactif plus de deux ans. Ces éruptions se déroulent en majorité dans l'Enclos de Fouqué, elles y sont très spectaculaires mais peu dangereuses. Cependant celles qui se déroulent hors de l'Enclos sont souvent destructives. Le volcan n'est toutefois pas une menace pour la population, ses éruptions étant assez prévisibles et les risques se limitant à l'aspect matériel lorsque la coulée de lave atteint la route nationale.