Rencontre avec une comète, un astéroïde ou l'hypothétique planète Niribu, aspiration par un trou noir, les prophètes de malheur ne manquent pas d'imagination pour nous faire frissonner à l'approche du 21 décembre 2012, annoncé selon eux comme la fin du monde dans le calendrier maya. Une découverte archéologique réalisée en 2011 au Guatemala démystifie encore un peu plus la prédiction. Les Mayas nous accorderaient encore plusieurs cycles de cinq millénaires chacun...

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    Que d'encre aura coulé à propos du 21 décembre 2012 ! Depuis plusieurs mois les prédicateurs de tout poil nous annoncent la fin du monde et utilisent le moindre phénomène astronomique pour soutenir leur thèse. Le (lointain) passage de la comète Elenin en 2011, comète qui s'est d'ailleurs désintégrée victime d'une éruption solaireéruption solaire, le très aléatoire (et inoffensif) alignement avec le trou noir supermassif caché au centre de la Voie lactéeVoie lactée ou encore le regain (cyclique et tout à fait normal) de l'activité solaire sont quelques-uns des sujets régulièrement évoqués sur les blogsblogs.

    Ces derniers entretiennent la supercherie en s'appuyant sur une date particulière : le 21 décembre 2012 correspond à la fin du baktun 13 dans le système de datation de la civilisation maya. Des parchemins nous ont en effet appris que les Mayas s'appuyaient sur un cycle de 13 baktuns d'environ 5.125 années solaires, cycle qui aurait débuté en 3114 avant J.-C. et s'achève donc en... 2012 ! Tous les chercheurs conviennent qu'il ne s'agit pas pour cette civilisation de la date de la fin du monde, mais de la fin d'un monde, un peu comme chez nous le 31 décembre marque la fin d'une année avant une nouvelle. Un article paru dans la revue Science du 11 mai présente la découverte d'un nouveau calendrier maya.

    La modeste comète Elenin (photographiée ici par la sonde Stereo-B le 31 juillet 2011) n'aura inquiété que les prophètes de malheur et les crédules qui lisent leurs prédictions. Elle s'est désintégrée fin août 2011, victime d'une éruption solaire.  © GFSC/Nasa/L. Elenin

    La modeste comète Elenin (photographiée ici par la sonde Stereo-B le 31 juillet 2011) n'aura inquiété que les prophètes de malheur et les crédules qui lisent leurs prédictions. Elle s'est désintégrée fin août 2011, victime d'une éruption solaire.  © GFSC/Nasa/L. Elenin

    La fin du monde reportée

    Une équipe d'archéologues américains a fouillé en 2011 des ruines de Xultun, un site connu depuis environ un siècle pour avoir accueilli des milliers de Mayas au Guatemala. C'est à l'intérieur d'une petite salle qu'ont été découverts les plus vieux calendriers astronomiques mayas datant du IXe siècle. Selon David Stuart, professeur d'art mésoaméricain à l'université du Texas à Austin, c'est la première fois que l'on trouve de tels calendriers gravés sur des mursmurs (ceux connus jusqu'à présent avaient été tracés sur des morceaux d'écorce). Ces calendriers présentent les cycles de la Lune, mais également des planètes Mars et Vénus. Sur l'un des murs on peut observer une représentation de trois personnages assis portant un pagne blanc, un médaillon et une coiffe surmontée d'une plume. Les archéologues ont surtout noté qu'à aucun moment l'année 2012 ne marquait la fin du monde, mais que les Mayas avaient représenté d'autres baktuns qui allaient lui succéder.

    Alors qu'ils vivaient une époque troublée, les Mayas ont sans doute voulu fixer leur calendrier dans la pierre de façon permanente, pour se rassurer et montrer leur confiance en l'avenir. Tout le contraire en somme de ceux qui aujourd'hui recherchent des indices en faveur de la fin du monde et qui ne manqueront pas de saisir la prochaine occasion (comme le transit de Vénus) pour essayer de nous faire peur encore une fois...