Le réchauffement climatique en cours engendre des changements écologiques majeurs dans les lacs arctiques. Telle est la conclusion d'une étude qui est la première à montrer une réponse biologique des lacs de cette région au réchauffement.

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    En trente ans, le permafrost (sol gelé en permanence) a perdu 80 000 km²

    En trente ans, le permafrost (sol gelé en permanence) a perdu 80 000 km²

    "Ainsi, des écosystèmes entiers des lieux les plus retirés, primitifs, éloignés de l'influence directe de l'homme, sont affectés par le changement climatique," déclare le Dr Neal Michelutti, de l'Université d'Alberta. Avec le réchauffement climatique, le permafrostpermafrost est en train de fondre. Comme c'est le permafrost qui assure l'étanchéitéétanchéité du lac, dès qu'il fond, l'eau s'infiltre dans le sous sol, et le lac se vide très rapidement.

    Afin de mener leurs recherches, les scientifiques ont utilisé une technique innovante : la spectroscopie de réflexion. Elle leur a permis d'effectuer des observations à des longueurs d'ondelongueurs d'onde inaccessibles à l'œilœil humain et de recueillir des informations sur la composition chimique des sédiments de six lacs de l'île de Baffin. Les chercheurs ont trouvé une forte augmentation de la concentration en chlorophylle a, un bon indicateur de la production de tout l'écosystème.

    "Ce qui est alarmant," indique Michelutti, "c'est l'ampleur et le rythme des changements." En effet, durant les derniers milliers d'années, les concentrations en chlorophylle a étaient très faibles et ne variaient guère. Depuis 150 ans environ, ces concentrations ont commencé à augmenter rapidement. Cela correspond aux débuts de la Révolution Industrielle, à une période où l'activité humaine a commencé à avoir un impact majeur sur la chimiechimie atmosphérique globale.