6,3 milliards de m3, c'est le volume d'eau potable utilisé en France en 2002 par les particuliers, les communes et les services publiques (IFEN, 2005). Sur les 19 % d'eau prélevés en France, seulement 2,5 % sont utilisés à des fins alimentaires, alors que les traitements pour la rendre potable coûtent chers.

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    75 % des zones contrôlées en 2002 présentent des pesticides dans les eaux superficielles (IFEN). Or, celles-ci étant faciles d'accès, 1/4 des communes s'y approvisionnent.

    Dans certaines régions comme en Bretagne, en Ile de France et en Provence-Alpes Côte d'Azur, 80 % de l'eau prélevée est ainsi d'origine superficielle.

    Le reste des communes s'approvisionne en eau d'origine souterraine. Cette eau, encore de bonne qualité, risque de se dégrader d'ici 2015, selon les scénarios d'évolution des teneurs en nitrates et pesticides réalisés par les agences de l'eau dans le cadre de l'état des lieux par bassin hydrographique.

    Pour réduire, voire éliminer ces substances polluantes, et rendre l'eau potable, le cycle de l'eau, depuis son pompage jusqu'à son traitement, nécessite la constructionconstruction et l'entretien d'infrastructures coûteuses. L'élimination des pesticides entraîne une hausse du prix de l'eau allant jusqu'à 30 centimes d'euros .

    Pourtant, seulement 2,5 % de cette eau potable est réellement utilisée pour boire et cuisiner. Le reste alimente des usages qui ne nécessitent pas de l'eau potable : nettoyage et jardin (6 %), lessive (12 %) et wc (20 %).

    Réduire la consommation d'eau potable est donc prioritaire et facilement réalisable (plusieurs expériences dans le monde le prouvent : projet Bedzed en Grande-Bretagne, par exemple, qui a engendré une diminution d'un tiers de la consommation en eau potable des habitants) grâce à l'installation de nouveaux équipements mais aussi par des comportements écologiques au quotidien. Cela permettra de limiter la construction de nouveaux ouvrages de captage, de distribution et d'épuration des eaux.

    En conséquence, le collectif du WWF demande au gouvernement et aux citoyens de restaurer la qualité des eaux douces et d'économiser la consommation d'eau potable en :

    - réduisant significativement les pollutions, voire en les éliminant et en préservant les fonctions écologiques des zones humides pour maintenir leur rôle d'épuration naturel ;

    - mettant en place une réglementation appropriée pour favoriser les économies d'eau dans les nouveaux habitats : récupération des eaux de pluie, toilettes sèches, toilettes à double chasse d'eau, limitateur de pressionpression ;

    - réduisant, voire éliminant les fuites d'eau dans les conduites et les circuits d'alimentation ;

    - changeant ses gestes au quotidien.