Considérée comme l'une des premières révoltes de la classe ouvrière de l'ère industrielle, la révolte des Canuts, qui éclata à Lyon en novembre 1831, a pour toile de fond un désaccord entre les canuts (ouvriers des manufactures de soie) et les marchands de soie autour des salaires.

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    Bataille dans les rues de Lyon devant l'église de Saint-Nizier, lors de la révolte des Canuts, en octobre 1831 © Wikimedia Commons, DP

    Bataille dans les rues de Lyon devant l'église de Saint-Nizier, lors de la révolte des Canuts, en octobre 1831 © Wikimedia Commons, DP

    La révolte des Canuts : l'organisation

    Basés dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, les canuts étaient des artisans qui travaillaient la soie chez eux, à l'aide de leur métier à bras. Ils recevaient leurs commandes des soyeux, les marchands de soie, qui leur fournissaient la matière première. En 1831, les canuts décident de se réunir en association, bien que la loi Le Chapelier de 1791 interdise de se regrouper pour défendre les intérêts d'une profession. Ils réclament la mise en œuvre d'un tarif minimum pour le travail réalisé.

    La révolte des Canuts, un mouvement réprimé

    De nombreux soyeux refusent d'appliquer ce tarif minimal, provoquant la grève des canuts. Pour mater cette révolte, le 19 novembre 1831, la garde nationale prend position dans le quartier de la Croix-Rousse et ouvre le feufeu sur les grévistes. Le 21 novembre, les canuts quittent leur quartier pour le centre de Lyon, aux couleurscouleurs du drapeau noir, et affrontent la police. Ils parviennent à prendre le contrôle de la ville, grâce en partie au soutien de la garde nationale qui les a rejoints. Un comité insurrectionnel est constitué pour organiser la révolte. En réaction, le roi Louis-Philippe Ier envoie 20.000 soldats qui prennent possession de Lyon le 5 décembre 1831, face à des insurgés à bout de force. L'État en profite pour dissoudre la garde nationale et interdire le concept de tarif minimum.

    À savoir

    Les canuts se soulèveront à nouveau en 1834, pour protester contre la baisse des salaires. La grève sera réprimée dans le sang par le ministre de l'Intérieur Adolphe Thiers. On parlera de « Sanglante semaine ».