Le Royaume de Kouch est l'appellation donnée par les Egyptiens antiques au territoire qui s'étendit au sud de leur pays dès l'Ancien Empire. Il connut une longévité exceptionnelle et ancre ses racines dans les cultures néolithiques du Soudan actuel et de la Nubie égyptienne. Cependant peu d'études ont eu lieu au sujet de cette civilisation, souvent reléguée à l'aune de la culture égyptienne ou même au statut de simple principauté dépendant du royaume des Phraraons.

au sommaire


    Constructions pyramidales sur le site de Kerma. UNESCO.

    Constructions pyramidales sur le site de Kerma. UNESCO.

    Mais la campagne de sauvetage des monuments nubiens menacés par les eaux suite à l'édification du barrage d'Assouan lancée dans les années 50 allait susciter un regain d'intérêt de la part des Egyptologues. La nouvelle vision qu'ils nous ont apporté de la région, tant au début du troisième millénaire avant notre ère que jusqu'aux conquêtes chrétiennes du IVe siècle, formait bel et bien à la fois une civilisation et une culture spécifiques qui surent mettre à profit et adapter pour elle-même les apports culturels de ses voisins, dont l'Egypte, et ce alors même que l'empire romain dominait la totalité des cultures de son époque.

    Aujourd'hui, des équipes d'archéologues soudanaises, anglaises, allemandes, polonaises, hongroises ou américaines, se pressent pour exploiter au maximum les restes encore enfouis de cette ancienne civilisation du royaume de Kouch, avant que la région soit définitivement inondée par la mise sous eau du barrage de Méroé, situé en aval de la quatrième cataractecataracte du Nil, et qui formera un immense lac artificiel de 160 kilomètres en déplaçant plus de 50.000 personnes.

    Sur le site de Hosh el-Geruf, à 360 km en amont de Kerma, les archéologues ont ainsi mis au jour de nombreuses masses de pierre qui étaient utilisées pour écraser le mineraiminerai d'or. Ce métal représentait une des principales richesses de l'ancien royaume nubien, et est toujours exploité aujourd'hui. Les fouilles ont aussi permis de découvrir plus de 90 tombes réalisées dans le stylestyle de Kerma, décorées de céramiquescéramiques, et qui démontrent que Hosh el-Geruf se trouvait bien dans la sphère d'influence de la capitale kouchite.

    Ces fouilles intensives durent depuis une dizaine d'années alors que les travaux de constructionconstruction du barrage sont en voie d'achèvement. Les archéologues souhaitent mener une dernière saisonsaison de recherches sur le terrain avant que toute la région soit définitivement inondée, probablement dès l'année prochaine.