Jeux vidéo, télévision, Internet véhiculent des scènes de violence et la banalisent. Leur impact sur la société est sous-évalué, explique un chercheur américain. Pour lui, il est devenu un problème de santé publique, à ranger à côté de l’abus de tabac et du Sida…

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    Depuis des années, et même des décennies, des indices s'accumulent pour conduire à la conclusion que la violence diffusée quasiment en permanence sur tous les écrans, de la télévision au Web en passant par les jeux vidéojeux vidéo et les téléphones mobilesmobiles, a un effet réel sur le comportement des enfants. Rowell Huesmann, de l'Université du Michigan, qui travaille sur le sujet depuis plusieurs années, enfonce le clou dans un article argumenté à paraître dans The Journal of Adolescent Health.

    Ce chercheur fait le point de la littérature scientifique sur le sujet. Alors que les enfants passent de 3 à 4 heures par jour devant la télévision, 60 % des programmes contiennent des scènes de violence, et, pour 40 % d'entre eux, des scènes de violences dures. Quant aux jeux vidéo, ce serait, estiment les études citées par le chercheur, 94 % d'entre eux qui montrent des scènes violentes. Entre 8 et 10 ans, les enfants passeraient 65 minutes par jour devant ces jeux, contre 33 % pour les 15 à 18 ans (étude 2005 aux Etats-Unis).

    L'étude passe en revue tous les effets connus et les expériences réalisées sur des enfants et des adolescents. Rowell Huesmann évoque notamment la désensibilisationdésensibilisation : « Une augmentation du rythme cardiaque et un sentiment d'inconfort accompagnent généralement la vue du sang et de blessures. Toutefois, à la suite d'expositions répétées, il y a accoutumance à ces réponses émotionnelles et l'enfant devient désensibilisé. Cet enfant peut alors penser et planifier des actes violents sans ressentir d'émotions négatives ».