Dans la nuit de mardi à mercredi, le père Noël rempile pour quelques heures de travail pharaonique. Et pour réaliser la lourde tâche, le vieux barbu va devoir faire vite, très vite… Mais comme chaque année, la mission ne lui est pas impossible, selon les lois de la physique. Lançons-nous donc dans un calcul totalement hypothétique.

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    À l'heure où certains envisagent de repousser l'âge du départ en retraite, en voilà un qui n'est pas concerné : le père Noël. Depuis des décennies il monte sur son traîneau la nuit du 24 au 25 décembre et apporte des cadeaux à tous les enfants de la Terre qui ont été sages. Une prestation qui demande une bonne préparation physique... mais qui exige aussi d'accomplir de réelles performances selon les lois de la physique.

    Premièrement, tout est une histoire de poids. En moyenne, un toittoit d'une maison peut supporter près de 300 kgkg/m2. Un traîneau et neuf rennes doivent bien couvrir 19 m2 de la toituretoiture. Ce qui limite le poids de l'ensemble à 5.700 kg. Estimons le tout à 3.000. Reste au maximum 2.700 kg de cadeaux pour éviter que le père Noël ne passe à travers la charpentecharpente et se retrouve lui et son attirail dans le salon. Mais 2.700 kg de cadeaux pour 378 millions de jeunes enfants, c'est peu... Sauf si, grâce à la magie de Noël, il arrive d'une façon ou d'une autre à alléger l'ensemble. Après tout, c'est le père Noël.

    En moyenne, 3,5 enfants vivent dans un foyer, ce qui équivaut donc à 91,8 millions de livraisons à effectuer, non pas en 15 heures, la durée d'une nuit... mais en 34,2 heures, ce qui laisse un peu plus de temps. Oui, car entre le moment où le soleil se couche aux îles Fidji et où il se lève aux Samoa américaines, plus d'une journée entière s'écoule. Cela demande malgré tout de faire 745,6 arrêts par seconde. Il faut donc aller à une vitesse supersonique !

    Le père Noël et son traîneau ne s'éternisent pas sur le toit des maisons. Un tout petit plus d'un millème de seconde en moyenne. © Wonderlane, Flickr, cc by 2.0

    Le père Noël et son traîneau ne s'éternisent pas sur le toit des maisons. Un tout petit plus d'un millème de seconde en moyenne. © Wonderlane, Flickr, cc by 2.0

    Un père Noël pas très écolo

    La Terre étant recouverte à 71 % d'eau, avec en plus de nombreuses aires inhabitées, on estime à 1.479.290 km2 la surface des zones habitées. Chaque seconde, le père Noël et ses rennesrennes doivent visiter tous les habitants réunis sur 12,01 km2. S'il y en a 1, la vitesse est serait de 2.236 km/s.

    Quelle énergie pour alimenter tout ça ? Eh bien il y aurait de quoi être surpris. Pour la calculer, on peut multiplier la demi-massemasse par le carré de la vitesse : E = 2.850 × (2.236)2 ≈ 14,2 milliards de joulesjoules (J). Un chiffre énorme ? Oui et non. Il correspond plus ou moins à 20 % de l'énergieénergie dépensée par une voiture aux États-Unis durant l'année 2000. Donc rien de vraiment hallucinant.  Bien sûr, on pourra objecter qu'à raison de 745,6 arrêts par seconde, la vitesse ne sera à peu près jamais constante et donc qu'il faut au contraire calculer l'énergie pour accélérer puis décélérer à chaque étape. Mais ce serait bien plus compliqué...

    Par cette façon d'aborder la distribution des cadeaux, l'histoire du père Noël devient donc. Mais un conseil : si vous le croisez la nuit du réveillon, ne vous montrez pas très bavard. Il n'aura que très peu de temps à vous accorder : pas plus d'1,34 ms. L'important est qu'il réussisse et l'expérience montre qu'il y parvient tous les ans.