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Georges Bismuth

Georges Bismuth

Immunologiste - Directeur de Recherches INSERM

1953 -

A une époque où le progrès scientifique inquiète plus souvent qu’il ne fascine merci à Futura-Sciences à travers ce site magnifique de transmettre au grand public l’image d’un métier dont l’unique et merveilleuse vocation reste en fait la recherche de la Vérité.

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Biographie

Formation de recherche

Institut Cochin, Département de Biologie CellulaireBiologie Cellulaire
INSERM U567, CNRS UMR 8104, Université Paris-Descartes, IFR 116 Alfred Jost
22, rue Méchain, 75014 Paris.

Titre et Diplômes

• Directeur de Recherche de 1ère classe de l'INSERM (2005)
• Directeur de Recherche de 2ème classe de l'INSERM (1995)
• Chargé de Recherches de 1ère classe de l'INSERM (1988)
• Thèse de Doctorat d'Etat en Médecine, Université René DescartesRené Descartes. Paris V (1985)
• CertificatCertificat d'Immunologie Générale. Institut Pasteur, Paris (1980)
• Certificat d'Etudes Spéciales d'HématologieHématologie. Paris VI (1978)
• Interne des Hôpitaux. Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (1976)
• Lauréat de la Faculté de Médecine Necker-Enfants Malades, médaille d'argentargent (1976)
• Baccalauréat C (1970).

Activités dans la recherche

• Département de BiochimieBiochimie, INSERM U75, directeur Pierre CARTIER. Faculté de Médecine Necker-Enfants-Malades, Paris (1981-1982)
• Département d'Immunogénétique Cellulaire, directeur Jacques THEZE. Institut Pasteur, Paris (1982-1984)
• Département de CancérologieCancérologie. Institut de Recherche Servier, Suresnes (1985-1986)
• Laboratoire d'Immunologie Cellulaire et Tissulaire, CNRS UMR 7627, directeur Patrice DEBRE. Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris (1987-2000)
• Laboratoire de Biologie Cellulaire, CNRS UPR 415, directeur Pierre-OlivierOlivier COURAUD. Institut Cochin de GénétiqueGénétique Moléculaire, Paris (2000-2001)
• Département de Biologie Cellulaire, INSERM U567, CNRS UMR 8104, Université Paris-Descartes, directeur Axel KAHNAxel KAHN. Institut Cochin, Paris (2001-à ce jour)

Domaine d’expertise

• Immunologie, Signalisation, Imagerie cellulaire
• Recherche Fondamentale

Activités actuelles d'enseignement universitaire

• Master d'Immunologie Fondamentale, Paris VI, VII et XI (Institut Pasteur, Paris). Voies de transductiontransduction des lymphocyteslymphocytes T
• Master Biologie de la Cellule Normale et PathologiquePathologique, Paris V. SynapseSynapse immunologique et Activation des lymphocytes T.
• Certificat de Maîtrise de l'Université Paris VI. Activation des lymphocytes T .

Appartenance

• Membre de la commission spécialisée n°3 de l'INSERM (1994-1998)
• Membre de la commission poste d'accueil de l'INSERM (2000-2001)

Autres responsabilités dans le milieu de la recherche

• Direction de 7 thèses
• Directeur de département à l'Institut Cochin (plates-formes scientifiques)

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métier

Journée type à travers quelques réflexions sur mon métier de chercheur. Difficile de résumer ce qui peut constituer une journée type tant les imprévus sont nombreux, largement liés à ma qualité de responsable d’équipe et amplifiés dans mon cas par des responsabilités de nature collective en tant que directeur de l’ensemble des plates-formes technologiques de l’Institut Cochin. On peut aimer ces impondérables qui « pimentent » sans cesse l’emploi du temps. Ils sont néanmoins une entrave si on se laisse déborder car le travail de chercheur est à priori un travail d’endurance plutôt qu’une série de sprints destinés à régler telle ou telle urgence. Reste qu’il y a des activités incontournables qui rythment les journées. « Débriefing matinal et états d’âmes » C’est le plus souvent par là que commencent mes journées. Autour d’un café, nous sommes en effet nombreux dans l’équipe à utiliser ces premiers instants de présence au labo pour discuter de tout et de rien, dernier sujets d’actualité, etc., mais bien sûr, aussi, de notre travail. Tous n’y participent pas car comme dans toute collectivité il y a les « communicants » et les « solitaires ». Mais c’est dans ces brefs moments, importants pour un responsable d’équipe, que les états d’âmes des uns et des autres apparaissent parfois et permettent souvent, beaucoup plus efficacement que lors de réunions formelles, de discerner les problèmes. « Pegasus mail » Sous ce titre se cache celui qui, à l’instar du cheval mythique, guide souvent mes pas. Monture au demeurant difficile à maîtriser qui m'écrase souvent sous des avalanches de messages qui conditionnent la journée, voir la bouleversent, bousculant les emplois du temps établis. Je m’y attaque donc le plus tôt possible. Des messages, par dizaines, nécessitant autant de réponses, des recherches bibliographiques automatiques qu’il faut éplucher (lire l’abstract, imprimer l’article au cas où, le lire si possible…), des réunions qu’il faut programmer, etc. Pour être franc, cet outil indispensable est parfois devenu aujourd’hui un véritable fil à la patte (c’est fou ce que l’on gagne du temps souvent à utiliser tout simplement le téléphone) et j’en viens parfois à rêver d’un monde sans mails. Je n’ai jamais fait attention au temps passé à cette activité, mais je suis sûr qu’elle peut représenter, dans les « bonnes journées », plus du tiers du temps passé au labo. Un métier d’artiste Bien sûr c’est le coeur du métier d’un chercheur en biologie, ce que l’on appelle la paillasse dans notre jargon. Un vrai bonheur pour moi. Autant dire que ce n’est pas un sentiment toujours répandu parmi mes « semblables », comme si l’accession à des responsabilités était en quelque sorte antinomique au maintien de cette part essentielle du métier. Comme si aussi, pourquoi ne pas le dire, il était un peu dégradant de continuer à maintenir une activité manuelle quand on est un « chef ». Il est étonnant de voir comment la dichotomie entre ceux qui penseraient et ceux qui exécuteraient est un penchant naturel. Et pourtant quel plaisir de réaliser des expériences car c’est là que se cachent souvent les éléments véritablement créatifs de ce métier : l’inspiration, l’imagination, l’intuition en particulier qui font qu’à un moment quelque chose se structure sous vos yeux et par vos mains. Un collègue me disait souvent quand il parlait de cela qu’une belle manip était un peu comme une œuvre d’art. Et puis mettre en place des hypothèses sans avoir le plaisir de concevoir et de réaliser ce qui leur donnera finalement corps, quelle frustration ! Certes il est loin le temps où je pouvais y consacrer mes journées, mais une ou deux heures de manip, plus quand je peux, pour faire avancer un point précis, résoudre un problème, faire une mise au point et bien sûr en discuter les résultats tout de suite, dans la minute, avec mes collègues, rien de plus exaltant. Parlons ensemble, il en restera toujours quelque chose ! Ah les réunions ! Une heure, deux heures par jour, parfois une demi-journée. C’est une banalité de le dire, mais enfin leur omniprésence dans une journée type est une réalité incontournable quand on a un (à fortiori plusieurs) poste de responsabilité important. Il est assez étonnant de voir comment un agenda se noircit de réunions en tout genre sans que l’on y prenne garde. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la plupart de ces réunions sont inutiles car la recherche est aujourd’hui un métier où les problèmes se résolvent collectivement. C’est vrai du travail de base à l’échelle de l’équipe, mais aussi encore plus à l’échelle de structures plus importantes, comme le département ou l’Institut. Ecrivains et joueurs Ecrire enfin, l’obsession du métier de chercheur. Si vous n’aimez pas rédiger, passez votre chemin ! Projets scientifiques de demande de crédit, rapports divers et variés, comptes rendus et bien sûr rédaction d’articles ne manquent pas qui font de nous de véritables scribes (dans la langue de Shakespeare qui plus est, le style en moins). Lorsque j’ai commencé ce métier, nous écrivions les articles à la main. Souvenir inimaginable aujourd’hui d’un temps où l’on ne pouvait se permettre plus de deux ou trois versions d’un manuscrit pour ne pas supporter l’hire de la secrétaire en charge de dactylographier le document. Aujourd’hui on peaufine, on tourne et on retourne son texte et il n’y a pas de journée d’un responsable d’équipe sans qu’il y consacre une partie de son temps. Il est dans ce domaine de véritables artistes capables de vendre très bien leur histoire ; car il faut vendre ! Nous ne sommes jugés que là-dessus, le reste n’a que peu d’importance. Alors on ne compte pas ce temps pour faire le mieux possible, même si l’on sait la subjectivité relative avec laquelle notre travail est souvent évalué. Je me dis parfois que c’est un jeu un peu dérisoire quand je pense au temps perdu à ces mises en forme que l’on espère parfaites, quand je pense aussi à ces compétitions assez impitoyables pour être les premiers à publier. Certains trouvent cette course exaltante, d’autres moins, mais c’est un aspect du métier de chercheur incontournable avec les règles du jeu actuel dont le seul crédo reste : que le meilleur gagne !