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    On ne peut pas parler de vaccinvaccin sans parler de Louis Pasteur, qu'on considère comme le père de la vaccinationvaccination. Voici résumés les grands moments de la vie du savant français, qui l'ont mené jusqu'au développement du traitement préventif contre la ragerage.

    Louis Pasteur (1822-1895) était microbiologiste et chimiste. © Wellcome Images CC by 4.0

    Louis Pasteur (1822-1895) était microbiologiste et chimiste. © Wellcome Images CC by 4.0

    La vaccination ne s'est pas faite en un jour. Il a fallu du temps avant qu'on envisage l'utilisation de traitements préventifs qui reposent sur ce principe, et surtout, nous sommes encore incapables de vacciner pour certaines maladies aujourd'hui encore. Dans un premier temps, il a fallu comprendre que les maladies étaient causées par des êtres microscopiques, mis pour la première fois en évidence à la fin du XVIIe siècle par le Néerlandais Antonie van Leeuwenhoek. Ensuite, la concurrence a été rude entre les microbiologistes pour développer le concept de la vaccination. En plus, ils ont tous été devancés par un chimiste et physicienphysicien français : Louis PasteurLouis Pasteur.

    Après s'être entraîné sur les animaux de ferme, le savant s'est risqué à injecter une solution contenant un virus de la rage atténuéatténué à un jeune garçon de neuf ans, mordu par un chienchien malade. Jamais cet enfant ne contracta la maladie. Louis Pasteur avait réussi son pari.

    Il ne s'agit pas ici de développer l'ensemble de son œuvre, déjà décrite dans sa biographie, mais de s'intéresser à ses travaux sur la vaccination.

    Les poules, avant les vaches et les cochons

    Après de multiples reconnaissances de son travail scientifique, Louis Pasteur, spécialiste de physique et de chimie, commence à s'intéresser à la vaccination. Les poules, victimes d'une forme de choléracholéra, constituent son premier modèle en 1878. Après avoir laissé en culture la bactérie responsable, Pasteurella multocida, il a remarqué qu'à l'inoculation, moins de poules développaient les symptômessymptômes, et surtout que, par la suite, elles ne contractaient plus le choléra des poules.

    En 1881, il permet aux bovins d'être protégés contre la maladie du charbonmaladie du charbon, le fameux anthrax. L'année suivante, c'est un vaccin contre le rouget du porc qu'il développe.

    Cette peinture sur huile, réalisée en 1885, montre Louis Pasteur dans son laboratoire parisien. © Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Cette peinture sur huile, réalisée en 1885, montre Louis Pasteur dans son laboratoire parisien. © Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Joseph Meister, le premier Homme vacciné contre la rage

    Depuis 1880, Louis Pasteur travaillait sur le virus de la rage. Avec ses collaborateurs, il a montré par exemple que ce pathogènepathogène ne siège pas uniquement dans la salivesalive comme on le pensait jusque-là, mais surtout dans le système nerveux centralsystème nerveux central. D'autre part, par des passages successifs dans des animaux, il met en évidence que le pathogène perd de sa virulence. Il émet l'hypothèse que les injections successives de souches de plus en plus agressives permettrait au corps de se protéger.

    Durant les mois de mai et juin 1885, on lui amène deux patients malades de la rage, chez qui les symptômes étaient déjà déclarés. Louis Pasteur tente donc de leur injecter le vaccin. Sans succès, les deux personnes mourant de la maladie les jours suivants. Le 6 juillet de cette même année, il reçoit un berger alsacien de neuf ans, Joseph Meister, mordu par un chien supposé enragé deux jours plus tôt. À son arrivée, l'enfant ne présente aucun symptôme. Louis Pasteur hésite à le traiter, mais finit par lui inoculer son vaccin. L'enfant reçoit en tout 13 piqûres de virus atténué, contenant chaque fois une souche de plus en plus virulente, en l'espace de dix jours. Il ne développe pas la maladie.

    Succès de la vaccination ? Les doutes persistent encore, car on ignore si effectivement l'enfant était réellement contaminé par le virus de la rage. Il semble cependant que les souches injectées n'aient pas causé la maladie chez lui. Pour en avoir le cœur net, Louis Pasteur prend le risque de lui inoculer une forme particulièrement agressive du pathogène. Mais Joseph Meister continue de bien se porter. Il était effectivement vacciné.

    Comment une vaccination peut-elle être efficace après coup ?

    Le principe ainsi décrit semble contraire à celui de la vaccination, puisqu'elle s'entend en général au sens préventif. On vaccine souvent avant une première exposition à un pathogène. Or ici, on part du principe que Joseph Meister avait déjà été exposé au virus depuis deux jours au moment de l'injection.

    En réalité, en inoculant le virus atténué à haute dose, les antigènesantigènes sont nombreux et concentrés. En réponse, la rencontre entre les antigènes et les anticorpsanticorps des lymphocyteslymphocytes B devient plus probable. La réaction immunitaire se produit d'autant plus vite.

    Ainsi, les injections successives de virus étant relativement peu pathogènes, le corps de Joseph Meister aurait pu développer une immunitéimmunité et ainsi éliminer au passage la souche naturelle contractée lors des morsuresmorsures. C'est, en réalité, une vaccination thérapeutique, et non préventive, qui a sauvé Joseph Meister. Et ce principe pourrait aujourd'hui s'appliquer à certaines maladies à développement lent, comme le Sida.