au sommaire


    Datant des années 1970, le modèle du cerveaucerveau tri-unique de Paul D. MacLean, neurochirurgien, est fondateur. Pour l'essentiel, ce qu'il a dit reste vrai, à savoir que l'on retrouve dans le cerveau humain les structures héritées de l'évolution des espècesévolution des espèces et que leur coexistence, quoique ayant fait l'objet d'une intégration et d'un remaniement poussés, semble pourtant à l'origine d'un certain nombre de dysfonctions, à l'image de celle que nous avons précédemment décrite.

    L'évolution du cerveau. © Géralt, Pixabay, DP
    L'évolution du cerveau. © Géralt, Pixabay, DP

    Selon lui, le cerveau n'est pas seulement une affaire d'hémisphères droit et gauche. Avant tout, il pense que le cerveau reproduit au cours de son développement, et inscrit dans son anatomieanatomie et sa physiologie (ontogenèseontogenèse), le processus d'évolution des espèces (phylogenèsephylogenèse). En ce sens, l'Homme, comme nos ancêtres animaux, est un être « géologique », ou plutôt « géo-biologique ».

    Comment fonctionne notre cerveau ?
    Comment fonctionne notre cerveau ?

    Les trois parties du cerveau selon MacLean

    MacLean a ainsi décrit trois grandes étapes évolutives de l'histoire des espèces et, en parallèle, trois principales stratesstrates de développement anatomique et fonctionnel qui constituent notre cerveau.

    • La strate reptilienne (qui rappelle le « cerveau » des reptilesreptiles), la plus basse et la plus intérieure : cerveau inconscient, il gère la vie et la survie purement individuelle : boire, manger, dormir, se reproduire et, plus largement, préserver l'intégritéintégrité corporelle. Il est également et logiquement le point de départpoint de départ des circuits verticaux du stressstress.
    • La strate limbiquelimbique (qui évoque le niveau de développement du « cerveau » du mammifèremammifère primitif), en position intermédiaire chez nous, au centre de notre crânecrâne : lieu de la conscience immédiate du soi (« conscience noyau » selon Antonio Damasio), siège des émotions et motivations, de la personnalité. À l'échelon individuel, c'est le cœur du mode mental automatique qui permet de fixer les apprentissages. Il gère le connu, le déjà-vu. À l'échelon collectif, il est aussi le cerveau qui pose les premières bases d'une vie en société, de l'instinct grégairegrégaire. Il est contemporain de l'apparition des troupeaux.
    • La strate néo-corticale (« cerveau » des mammifères supérieurs), et en particulier la partie préfrontale (dont le développement spectaculairement rapide caractérise le cerveau humain), la plus haute et la plus superficielle, qui se situe juste derrière le front. Il permet de gérer le nouveau, l'inconnu, de prendre en compte la complexité de notre environnement et d'introduire de nouveaux apprentissages. En cela, il est adaptatif. MacLean, comme presque tous les cliniciens, psychologues et neuroscientifiques, depuis Freud jusqu'à ce jour, y a vu le sommet de la conscience humaine, lui-même au sommet de l'évolution. Selon les neurologues, par contre, ce dernier serait à la fois basiquement inconscient et peut-être le lieu (tout à fait relatif) d'une certaine « conscience étendue », que nous pouvons développer par la culture logique ou la pensée globale (Damasio, Houdé, Fradin).
    Image du site Futura Sciences