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    RageRage, variolevariole, fièvre jaunefièvre jaune, denguedengue, poliomyélitepoliomyélite, grippegrippe, SidaSida, la liste des maladies virales se lit comme un catalogue de la misère humaine. Mais les scientifiques tâtonnèrent longtemps dans l'obscurité avant de percer les secrets des virus qu'ils ne pouvaient voir ni même imaginer.

    Virus de la grippe. © Dreamerb, Shutterstock

    Virus de la grippe. © Dreamerb, Shutterstock

    Les virus occupent une étrange position, entre vivant et non-vivant. Ils ne possèdent pas toute la machinerie moléculaire nécessaire à leur propre reproduction, et doivent détourner le fonctionnement des cellules de leur hôte (animal, plante, champignonchampignon ou bactériebactérie) de manière à leur faire fabriquer de nombreuses copies virales. Certains virus peuvent entraîner leurs cellules hôtes dans une multiplication non contrôlée, source de cancercancer. Nous savons aujourd'hui que la plupart des virus sont trop petits pour être observés au microscopemicroscope ordinaire, la taille moyenne des virus étant environ le centième de celle des bactéries. Les virionsvirions (particules virales) consistent en matériel génétiquematériel génétique sous forme d'ADN ou d'ARNARN et d'une enveloppe protéique externe.

    La plupart des virus animaux sont symétriques (par exemple icosaédriques) et globalement de forme sphérique, comme figuré sur cette représentation artistique. © Dunod

    La plupart des virus animaux sont symétriques (par exemple icosaédriques) et globalement de forme sphérique, comme figuré sur cette représentation artistique. © Dunod

    En 1892, le biologiste russe Dmitri Ivanovski fit un premier pas vers la découverte des virus. Travaillant sur la maladie de la mosaïque du tabac, il filtra un extrait broyé de feuilles malades, à travers un filtre de porcelaine conçu pour arrêter les bactéries. À sa surprise, le filtrat obtenu était infectieux. Toutefois, Ivanovski incrimina des toxinestoxines ou des spores bactériennes. En 1898, le microbiologiste hollandais Martinus Beijerinck réalisa une expérience similaire et pensa qu'il s'agissait d'une sorte d'agent infectieux liquide dans la nature, qu'il qualifia de « germegerme vivant soluble ». Plus tard, les chercheurs furent capables de faire multiplier des virus sur des milieux contenant des tissus de cornée de cobaye, de reinrein de poule ou d'œufs embryonnés de poule. Ce n'est que dans les années 1930 que des virus purent enfin être vus en microscopie électronique.