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    Au cours de la grossesse, il est fréquent de ressentir des démangeaisons. Si elles persistent, il est important d'en parler à son médecin, car cela peut être le signe de la cholestase gravidique, une maladie dangereuse pour le bébé. © Patrick Oualid, Fotopedia, cc by nc 3.0

    Au cours de la grossesse, il est fréquent de ressentir des démangeaisons. Si elles persistent, il est important d'en parler à son médecin, car cela peut être le signe de la cholestase gravidique, une maladie dangereuse pour le bébé. © Patrick Oualid, Fotopedia, cc by nc 3.0

    La cholestase gravidique est, comme son nom l'indique, une cholestase qui se déclenche chez la femme enceinte. La cholestase est une maladie dans laquelle les hépatocytes, des cellules spécialisées du foie, laissent passer les acides biliaires dans le sang plutôt que dans la bile. Cette pathologie de la grossesse a une incidence variée en fonction des pays. En France, comme dans la plupart des pays développés, 0,1 à 1 % des grossesses sont concernées. En général, la cholestase gravidique se déclenche au troisième trimestre de la grossesse. Elle ne doit pas être prise à la légère, car elle peut être très nocive pour le fœtusfœtus.

    Pénible pour la mère, dangereuse pour le fœtus

    Chez la mère, l'élévation sanguine des acidesacides biliaires entraîne de fortes démangeaisons. Les sensations de grattement sont particulièrement intenses la nuit et empêchent souvent les femmes enceintes de se reposer correctement. Dans certains cas, la mère peut développer un ictère : sa peau prend alors une couleurcouleur jaune, ses selles se décolorent et ses urines deviennent foncées. Cependant, en dehors de la fatigue qu'engendre cette maladie, il n'y a pas de risque létallétal. Après l'accouchementaccouchement, la maladie disparaît en général rapidement.

    Pour le fœtus, c'est une tout autre histoire. Les deux risques principaux sont la prématurité et la mort in utéro. Heureusement, la mort est relativement rare, et ne se produit qu'après la 37e semaine de grossesse, quelle que soit la perturbation du bilan hépatiquebilan hépatique.

    Une maladie à ne pas prendre à la légère

    Compte tenu des risques encourus par le fœtus, les femmes enceintes touchées par la maladie sont surveillées de près. Des tests sanguins sont réalisés régulièrement pour évaluer la concentration en acide biliaire dans le sang. L'acide ursodésoxycholique peut être prescrit, car il diminue les démangeaisonsdémangeaisons et le taux d'acide biliaire. L'état de santé du bébé est également analysé grâce à des monitorings réguliers, qui permettent de connaître son rythme cardiaque et de détecter un état de stress fœtal. Pour éviter la mort in utéro, les médecins préfèrent déclencher le travail avant la 38e semaine de grossesse.

    Les risques de récidiverécidive sont importants (dans 40 à 75 % des cas). Il est difficile de prévoir la maladie, car ses causes sont encore inconnues. Des facteurs environnementaux, alimentaires et génétiquesgénétiques seraient impliqués, mais de nombreuses études sont nécessaires pour le confirmer.