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    Le virus du chikungunya est à l'origine de la « fièvre de chikungunya », ou « Chik », et de la vaste épidémie qui a sévi à La Réunion en 2005. 

    Virus du chikungunya (ChikV)

    Alphavirus de la famille des Togaviridae (arbovirus du groupe A), le virus du chikungunya (ChikV) est l'agent responsable de la maladie du chikungunya. Le virion est sphérique, enveloppé, d'un diamètre de 60 nanomètresnanomètres. Il contient un ARNARN unique de polarité positive, codant pour deux polyprotéinespolyprotéines. L'ARN est directement infectieux et sert donc à la fois de génomegénome et d'ARN messagerARN messager. Les 11 à 12.000 bases de son génome permettent au final la synthèse de neuf protéinesprotéines, obtenues après clivageclivage des polyprotéines par des protéasesprotéases virales et cellulaires.

    À la fin du cycle viral, qui comprend la synthèse des protéines, la réplicationréplication et l'assemblage des particules virales, celles-ci bourgeonnent au niveau de la membrane plasmiquemembrane plasmique de la cellule infectée. Des protéines virales sont insérées dans la membrane.

    Transmission du chikungunya et moustiques-tigres

    Le virus est transmis à l'Homme, au moment de l'injection de salivesalive anticoagulante dans le sang de la personne piquée par un moustique vecteur. On sait aujourd'hui que le virus n'infecte pas les cellules sanguines circulantes, mais plutôt les macrophagesmacrophages et les cellules adhérentes (endothéliales, épithéliales, fibroblastesfibroblastes).

    Le virus peut toucher l'Homme, les primatesprimates, les autres mammifèresmammifères, les oiseaux. Si la dose infectieuse n'est pas connue, on sait qu'il se transmet par piqûre du moustiquemoustique Aedes spp. (A. aegypti, A. africanus, A. albopictus), avec une période d'incubation habituellement située entre un et douze jours.

    Aucun cas de transmission de personne à personne n'a pu être confirmé. Le « réservoir » est probablement chez les primates, qui génèrent une forte virémievirémie mais ne manifestent pas de symptômessymptômes.

    Symptômes du chikungunya

    Fortement pathogènepathogène, le virus entraîne une maladie « spontanément résolutive », caractérisée par une arthralgie ou une arthritearthrite localisée aux genoux, aux chevilleschevilles et aux petites articulationsarticulations.

    Une forte fièvre survient, puis une éruption maculopapulaireéruption maculopapulaire et la présence dans certains cas d'un énanthème buccalénanthème buccal et palatin, de nausées et de vomissements. Des hémorragies bénignes sont possibles, surtout chez l'enfant. Les infections asymptomatiques sont fréquentes. Des cas ont déjà signalés auparavant en Afrique, en Inde, dans le Sud-Est asiatique et dans les Philippines.

    En 2014, le moustique-tigre était présent dans différents départements français et pouvait transmettre le chikungunya en France métropolitaine. © idé
    En 2014, le moustique-tigre était présent dans différents départements français et pouvait transmettre le chikungunya en France métropolitaine. © idé

    Chikungunya : prévention et traitement

    Aucun agent antiviralantiviral n'existe encore, mais on constate une forte sensibilité aux désinfectantsdésinfectants comme l'éthanol, l'hypochlorite de sodiumsodium et le glutaraldéhyde ainsi que les solvantssolvants des lipideslipides. Le virus est également inactivé par la chaleurchaleur (au-dessus de 58 °C).

    Lutter contre les moustiques (moustique-tigremoustique-tigre), et par conséquent leurs piqûres, est un moyen efficace de se protéger contre le chikungunya. La présence du moustique-tigre A. albopictus dans le sud de la France rend possible la maladie en métropole. Il y a eu 489 cas en France métropolitaine en 2014, d'après l'InVS.

    La prise en charge des patients est purement symptomatique, reposant sur des antidouleurs et des anti-inflammatoiresanti-inflammatoires. Une fois infectées par le virus, les personnes possèdent une immunitéimmunité durable.