Une nouvelle espèce d'hominidés nains vient d'être mise à jour. Baptisée Homo floresiensis, cette espèce présente des caractéristiques physiques étonnantes. Selon Marta Mirazon Lahr et Robert Foley, de l'Université de Cambridge, il s'agirait de l'hominidé « aux caractéristiques les plus extrêmes jamais découvert ».

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    Le crâne d'Homo floresiensis comparé à celui d'un homme moderne. (Peter Brown)

    Le crâne d'Homo floresiensis comparé à celui d'un homme moderne. (Peter Brown)

    C'est dans la grotte de Liang Bua sur l'île de Flores qu'a été retrouvé le squelette presque complet (le crâne, la mâchoire, les dents et les os du corps en bon état) d'une femme vraisemblablement âgée d'une trentaine d'années. Sur le site ont aussi été découverts d'autres ossements provenant de congénères ainsi que d'animaux, notamment de dragons de Komodo et d'éléphants pygmées aujourd'hui disparus.

    Bien que beaucoup plus jeune que son ancêtre australopithèqueaustralopithèque LucyLucy, la dame de Flores présente une boîte crânienne d'un volumevolume plus faible, qui représente un tiers de celui de l'homme moderne. Pour une espèceespèce ayant vécu il y a seulement 18 000 ans, il s'agit d'un fait exceptionnel. De même que sa petite stature, puisque debout, elle ne devait mesurer guère plus d'un mètre.

    A cette époque, HomoHomo floresiensis peuplait l'île de Flores, isolé après la migration d'Homo sapiensHomo sapiens à travers la région pacifique sud. Cette branche d'hominidéshominidés ne peut être classée parmi les hommes modernes, qu'on suppose sortis d'Afrique il y a 100 000 ans, et installés depuis déjà 60 000 ans dans le nord de l'Australie. En outre, les caractéristiques physiquesphysiques susdites marquent une nette différenciation.

    Ce cas particulier montre comment, à la manière d'autres mammifèresmammifères, dans des conditions d'isolationisolation génétique (ici insulaire) et d'environnement hostile, une espèce peut présenter une adaptation évolutive qui la conduit à devenir naine.

    La découverte d'Homo floresiensis, réalisée par une équipe de scientifiques australiens et indonésiens, agite depuis la communauté scientifique qui perçoit, au travers de cette trouvaille inattendue, la possibilité qu'il reste sur Terre d'autres espèces d'hominidés encore inconnues.