Les officiers des douanes de Taiwan ont saisi plus de deux tonnes d'ivoire d'origine illégale, ce qui représente une valeur de plus de 2,3 millions d'euros. Cette information révèle une reprise du commerce clandestin de l'ivoire et soulève bien des préoccupations au sein des organisations écologistes, notamment le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

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    Eléphants d'Afrique dans le Parc National Addo en Afrique du Sud.Reproduction et utilisation interdites © IFAW

    Eléphants d'Afrique dans le Parc National Addo en Afrique du Sud.Reproduction et utilisation interdites © IFAW

    L'ivoire a été découvert dans deux cargaisons transitant de Tanzanie, en Afrique orientale, à Manille (Philippines), totalisant 350 défenses d'éléphants d'Afrique, ce qui représente 175 éléphants morts. Les autorités pensent que cela pourrait être la plus importante saisie effectuée à Taiwan depuis 2000, date à laquelle 332 défenses ont été découvertes. Cette saisie suit également directement la découverte, en mai 2006, de 3,9 tonnes d'ivoire d'éléphants à Hong Kong - représentant au moins 300 cadavres d'éléphants.

    IFAW félicite les efforts des douanes de Taiwan pour leur découverte de cet ivoire d'éléphants, mais s'inquiète de ce coup de filet qui ne représente peut-être qu'un faible pourcentage de l'ivoire dont le trafic alimente le commerce clandestin croissant.

    « Cette prise d'ivoire énorme signale une tendance inquiétante qui menace les éléphants dont le nombre baisse partout dans le monde, » a déclaré le Dr. Joth Singh, Directeur de la Protection de la FauneFaune et de l'Habitat d'IFAW. « C'est une tragédie : plus de 1.200 éléphants auront été tués pour produire l'ivoire qui a été saisi au cours de ces quelques dernières années ; et ceci n'est que la partie émergée de l'iceberg. Il est vraisemblable que de nombreuses autres cargaisons d'ivoire passent les mailles du filet. »

    <br />Troupeau d'éléphants dans le Parc National Addo en Afrique du Sud.<br />Reproduction et utilisation interdites &copy; IFAW

    Troupeau d'éléphants dans le Parc National Addo en Afrique du Sud.
    Reproduction et utilisation interdites © IFAW


    <a href="//www.futura-sciences.com/video/elephant_ifaw.mpg"><br />Vidéo : Protection animale (2.65 Mo) &copy; IFAW</a>

    Vidéo : Protection animale (2.65 Mo) © IFAW

    Les comptes rendus des médias citent les responsables des douanes, qui ont révélé que les défenses brutes portaient encore des traces de sang, et que les différences de taille indiquaient que l'ivoire provenait à la fois d'éléphants jeunes et âgés, ce qui témoigne que des familles entières ont sans doute été abattues.

    Bien que le commerce de l'ivoire ait été interdit en 1989, le trafic clandestin sévit toujours. La fréquence des actes de contrebande et les prises d'ivoire ont augmenté de manière notable depuis 2002, date à laquelle la Convention des Nations Unies sur le commerce international des espècesespèces menacées (CITES) a proposé de rouvrir le commerce international de l'ivoire par une vente unique de 60 tonnes d'ivoire accumulées en provenance du Botswana, de Namibie et d'Afrique du Sud.

    IFAW estime que toute vente légale de l'ivoire crée un écran de fumée qui cache le commerce clandestin et provoque donc une augmentation du braconnage. IFAW demande à la CITES de revenir sur cette décision de vente des stocks et de maintenir un embargo total sur le commerce de l'ivoire.