Chez les humains, le désir sexuel est-il conditionné par les gènes ? Cette question est le sujet d'un vaste débat, que des chercheurs d'une université de Jérusalem viennent de relancer avec la publication de nouveaux travaux dans la version en ligne du journal Molecular Psychiatry. Selon eux, la réponse est oui.

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    Le désir sexuel est-il gouverné par nos gènes ?<br />D'après le professeur Richard Ebstein, la réponse est oui

    Le désir sexuel est-il gouverné par nos gènes ?
    D'après le professeur Richard Ebstein, la réponse est oui

    D'après le professeur Richard Ebstein, les troubles observés dans l'expression de la sexualité sont souvent considérés comme le résultat de l'éducation ou de troubles psychologiques. Selon lui, des études récentes montrent que des facteurs génétiques sont également susceptibles de jouer un rôle dans le désir sexuel.

    En examinant l'ADN de 148 étudiants en bonne santé, et en leur soumettant un questionnaire les amenant à décrire leur sexualité, Richard Ebstein et son équipe pensent avoir découvert une corrélation entre les variations du gènegène du récepteur D4 de la dopaminedopamine et les descriptifs remis par les jeunes gens.

    Ainsi, une variante de ce gène induirait un effet dépressif sur le désir sexuel, tandis qu'une autre aurait exactement l'effet inverse, celui d'augmenter le désir : cette dernière serait le fruit d'une mutation relativement récente, intervenue il y a 50.000 ans chez l'Homo SapiensHomo Sapiens. D'après Richard Ebstein, environ 30% de la population porterait la variante « désir renforcé », et environ 60% la version « dépressive ».

    Ces premiers résultats appellent des études complémentaires, qui devront considérer un plus grand nombre de sujets. En l'état, ils sont donc à mettre au conditionnel. Mais de l'avis des chercheurs, la conjugaison de leurs travaux et des derniers éclairages sur le sujet apportés par les neurosciences pourrait changer radicalement notre point de vue sur la sexualité, et permettre de développer de nouveaux traitements contre les troubles sexuels, notamment grâce à la pharmacogénétique.