Un réseau international de chercheurs coordonné par Catherine Boileau (Unité Inserm 383 " Génétique, chromosome et cancer ", hôpital Necker) vient de mettre en évidence l'implication d'un nouveau gène dans le métabolisme du cholestérol. Ce gène, nommé PCSK9, assure la synthèse d'une enzyme jusque là inconnue. Cette découverte, qui apporte des éléments nouveaux dans la connaissance du métabolisme du cholestérol, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de traitement de la maladie et, plus largement, de prévention de l'infarctus du myocarde.

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    L'athérosclérose et ses complications sont la première cause de mortalité en France. Cette maladie se traduit par la formation dans les vaisseaux sanguins de plaques d'athérome constituées d'un cœur lipidique, d'une capsule fibreusefibreuse et de cellules inflammatoires. Ces plaques peuvent grossir ou se rompre jusqu'à boucher les vaisseaux. Quand il s'agit des artères coronaires, qui irriguent le cœur, elles peuvent provoquer un infarctus du myocarde. Des parties de ces plaques peuvent aussi se détacher et circuler dans les vaisseaux plus petits, provocant des accidents vasculaires cérébraux.

    Parmi les facteurs de risquefacteurs de risque de l'athérosclérose (hypertensionhypertension, tabac, anomaliesanomalies lipidiques, diabètediabète et sédentarité), l'hypercholestérolémiehypercholestérolémie représente un facteur de risque majeur d'atteinte coronarienne. Deux gènesgènes (nommés LDLR et APOB) ont déjà été mis en cause par l'étude des formes héréditaires d'hypercholestérolémie. Leur identification a permis de mieux comprendre le métabolismemétabolisme du cholestérolcholestérol et développer une classe de médicaments : les statinesstatines, les moléculesmolécules les plus efficaces actuellement utilisées pour traiter l'hypercholestérolémie.

    Cependant, les statines n'agissent pas de manière efficace pour toutes les formes d'hypercholestérolémie. L'équipe de Catherine Boileau (unité Inserm 383, hôpital Necker) a démontré l'existence d'autres gènes, situés sur les chromosomeschromosomes 1 et 16 et dont les mutations sont responsables d'hypercholestérolémie familiale. Elle vient d'identifier le gène localisé sur le chromosome 1 : PCSK9.

    Ce gène assure la synthèse d'une enzymeenzyme jusqu'alors inconnue qui fait partie de la famille des subtilases. Exprimée principalement dans le foiefoie, cette enzyme nommée NARC-1 (Neural Apoptosis Regulated Convertase-1) joue un rôle dans la régulation du taux de cholestérol dans le sang.
    Dans ce travail réalisé par un réseau international rassemblant des compétences complémentaires allant du diagnosticdiagnostic, à la recherche clinique et à la recherche fondamentale, les chercheurs de l'Inserm apportent des éléments nouveaux sur l'aspect physiopathologique. En plus de modèles cellulaires, un modèle murinmodèle murin est en cours d'élaboration par le réseau et l'équipe de Montréal étudie déjà la caractérisation de l'enzyme NARC-1.
    Ces connaissances nouvelles vont permettre de lever le voile sur une partie du métabolisme du cholestérol jusque là inexplorée. Une meilleure connaissance de ces mécanismes biologiques permettrait en effet d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques destinées à limiter le taux de cholestérol et prévenir l'athérosclérose.