Selon une vaste étude britannique, le zona, une maladie causée par la réactivation du virus de la varicelle, augmenterait fortement les risques d’accidents vasculaires. Les scientifiques recommandent donc d’améliorer la surveillance médicale à la suite de cette pathologie.

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    Le virus varicelle zona (VZV) est, comme son nom l'indique, responsable de la varicelle et du zona. Une fois la varicelle passée, il peut se cacher dans les ganglions et réapparaître plus tard sous la forme de zona. Selon cette étude, il pourrait augmenter le risque d’accidents vasculaires. © NIAID, Flickr, cc by 2.0

    Le virus varicelle zona (VZV) est, comme son nom l'indique, responsable de la varicelle et du zona. Une fois la varicelle passée, il peut se cacher dans les ganglions et réapparaître plus tard sous la forme de zona. Selon cette étude, il pourrait augmenter le risque d’accidents vasculaires. © NIAID, Flickr, cc by 2.0

    Maladie virale, la varicelle entraîne l'apparition d'éruptions cutanées souvent sans gravitégravité chez l'enfant. En revanche, elle peut être très dangereuse pour l'adulte et pour le fœtus chez la femme enceinte. Les personnes infectées pendant l'enfance ont moins de risque de récidiver mais ne sont pas pour autant complètement protégées contre l'agent infectieux. En effet, le virus de la varicelle zona (VZVVZV), qui appartient au groupe des Herpesviridae, se réfugie dans les ganglions nerveux sensitifs ou il peut perdurer pendant plusieurs décennies.

    Dans certaines conditions, en particulier lorsque les défenses immunitaires s'affaiblissent, le VZV peut se réactiver et provoquer un zona, une pathologie qui associe éruptions cutanées et douleurs cérébrales. Selon l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (InVS), 20 % de la population française serait touchée par cette maladie au cours de sa vie.

    Le zona se caractérise par des éruptions cutanées entourant le ganglion infecté. Le virus est le même que celui de la varicelle qui se réveille après plusieurs années de latence. © brownpau, Flickr, cc by 2.0

    Le zona se caractérise par des éruptions cutanées entourant le ganglion infecté. Le virus est le même que celui de la varicelle qui se réveille après plusieurs années de latence. © brownpau, Flickr, cc by 2.0

    Jusqu'ici on pensait que lorsque la maladie était soignée rapidement, les conséquences du zona étaient bénignes. Une équipe britannique de l'University College London vient remettre cette idée en cause. Dans une étude publiée dans la revue Neurology, les chercheurs se sont intéressés au lien entre l'apparition du zona et le risque d'accident vasculaire. Leurs résultats font froid dans le dosdos et devraient inciter les individus concernés à se faire suivre de près par un médecin.

    Le zona, c’est 74 % de risque en plus d’AVC

    Pour cette analyse, les scientifiques ont fait les choses en grand. Pendant six ans en moyenne, ils ont analysé les dossiers médicaux de plus de 300.000 personnes dont 100.000 environ ont été atteintes de zona. En prenant en compte les facteurs de risque d’AVC connus, comme l'obésitéobésité, l'hypercholestérolémiehypercholestérolémie et la dépendance au tabac, ils ont montré un lien entre le zona et les accidentaccident vasculaire.

    Les personnes âgées de moins de 40 ans sont les plus sensibles. Dans cette catégorie de la population, les candidats touchés par le zona ont une probabilité d'accident vasculaire cérébral (AVCAVC) 74 % plus élevée que les autres. Ils ont également 50 % plus de risque de faire une crise cardiaquecrise cardiaque et 2,4 fois plus d'avoir un accident ischémique transitoire, un déficit neurologique vasculaire sans conséquences. « Tous ceux qui ont développé un zona, particulièrement les plus jeunes, devraient tester leur facteur de risquefacteur de risque d'AVC », explique Judith Breuer, la principale auteure de ces travaux.

    Le vaccin de la varicelle pour lutter contre les AVC ?

    Pourquoi le VZV est-il associé à un risque plus élevé d'AVC ? Dans cette étude, les chercheurs ont identifié une corrélation mais n'ont pas encore répondu à cette question. En se basant sur des travaux précédents, ils suggèrent que le VZV pourrait s'échapper des ganglions nerveux afin de se développer dans les artèresartères cérébrales. Cette croissance du virusvirus dans les vaisseaux fragiliserait le système vasculaire et augmenterait le risque d'AVC.

    Bien que plusieurs travaux aient démontré l'efficacité de la vaccination contre le VZV dans la préventionprévention de la varicellevaricelle et du zona, le vaccinvaccin n'est pas obligatoire en France pour le moment. Dans le futur, les chercheurs aimeraient évaluer le lien entre la vaccinationvaccination et le risque d'accident vasculaire au sein de la population.