Le virus Zika se transmet le plus souvent par la piqûre de moustique, mais des cas de transmission sexuelle ont été décrits. Il a même été montré que le virus pouvait persister pendant six mois dans le sperme. Explications.

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    Le virus Zikavirus Zika de la famille des Flavivirus est presque exclusivement transmis aux humains par des moustiques Aedes. Si la plupart du temps, son infection entraîne des symptômes sans gravitégravité, il peut être responsable de complications neurologiques sévères, notamment chez l'enfant lorsqu'une femme enceinte est infectée. L'infection peut passer inaperçue et rester asymptomatique. Mais des indices d'une possible transmission sexuelle du virus ont été rapportés.

    Zika et sa transmission sexuelle dans l’actualité

    Dans une étude parue dans The New England Journal of Medicine, des chercheurs de l'Inserm, de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (Hôpital Bichat), de l'université Aix-Marseille et du Centre National de Référence des Arbovirus ont montré une transmission sexuelle du virus Zika. Ils ont pu mettre le virus infectieux en culture après que deux personnes soient venues consulter pour une suspicion d'infection par Zika. Des échantillons d'urine, de salive, de sang ont été prélevés chez un homme revenant du Brésil et ayant contracté le virus sur place. Les mêmes prélèvements ont été réalisés chez une femme malade ayant eu des rapports sexuels avec cet homme mais n'ayant jamais voyagé dans une zone épidémique.

    Alors que la présence du virus a été détectée dans l'urine et la salive de la femme, l'analyse des échantillons a montré qu'il était absent du sang et de la salive de l'homme rendant peu probable une transmission par ces voies. Les chercheurs ont alors exploré la présence du virus dans le sperme et l'ont retrouvé à des charges virales élevées 15 jours puis trois semaines après le retour du patient du Brésil (environ 300 millions de copies/mL).

    Un premier cas de transmission par voie sexuelle avait été décrit au Texas en février 2016. © idé

    Un premier cas de transmission par voie sexuelle avait été décrit au Texas en février 2016. © idé

    Le virus a été séquencé respectivement chez les deux personnes (à partir de l'échantillon de salive pour la femme et à partir de l'échantillon de spermesperme pour l'homme) pour une analyse génétiquegénétique. Leur examen montre 100 % de corrélation entre les deux séquences génétiques. À l'exception de quatre mutations, toutes « synonymes », les séquences nucléotidiques codent toutes les deux pour une forme identique du virus. « Notre travail confirme, grâce à des analyses moléculaires, que la transmission sexuelle du virus Zika existe et qu'elle doit être prise en compte dans les recommandations du fait de la persistance du virus dans le sperme plusieurs semaines après l'infection. La duréedurée pendant laquelle les hommes doivent systématiquement avoir des rapports sexuels protégés (même oraux) doit être précisée » explique Yazdan Yazdanpanah.

    En août 2016, l'institut Spallanzani en Italie a décrit le cas d'un voyageur qui avait contracté le Zika lors d'un séjour en Haïti. En janvier 2016, cet italien avait ressenti les symptômes d'une infection en Haïti (fièvrefièvre, démangeaisonsdémangeaisons). Au jour 188 (six mois après les symptômes), son sperme était toujours positif pour le Zika. Son épouse est restée négative pour le virus, le patient ayant utilisé des préservatifspréservatifs.

    Inserm

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