Loin d’avoir disparu totalement, la poliomyélite frappe actuellement la Syrie. Pour éviter la propagation de cette maladie, les Nations unies ont démarré une campagne de vaccination sans précédent qui vise à immuniser des millions d’enfants au Moyen-Orient.

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    Devenue rare grâce aux efforts de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), la poliomyélite (polio) est une maladie virale très contagieuse et paralysante, qui frappe surtout les enfants de moins de cinq ans. Elle gagne actuellement du terrain en Syrie, où 17 cas ont été confirmés. En Israël, le poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) suscite également de nombreuses inquiétudes. En effet, depuis février 2013, des échantillons positifs provenant d'eaux usées ont été retrouvés sur plus d'une vingtaine de sites à travers le pays. Une campagne de vaccination y a d'ailleurs été conduite en août dernier, auprès d'enfants de moins de neuf ans.

    Comme l'OMS l'a répété de nombreuses fois ces dernières semaines, le risque de propagation internationale de la polio demeure modéré, voire élevé. Pour l'empêcher, l'Organisation des Nations unies (Onu) a décidé de frapper un grand coup et veut vacciner 23 millions d'enfants de moins de cinq ans en quelques mois dans huit pays ou territoires de la zone : bande de Gaza, Cisjordanie, Égypte, Irak, Jordanie, Liban, Syrie et Turquie.

    En Syrie, l'OMS utilise le vaccin oral, à base d'un virus atténué. Il est un peu plus risqué, mais confère une protection contre la poliomyélite plus complète que le vaccin à base d'un virus inactivé utilisé en Europe. © Unicef Sverige, Fotopedia, cc by 2.0

    En Syrie, l'OMS utilise le vaccin oral, à base d'un virus atténué. Il est un peu plus risqué, mais confère une protection contre la poliomyélite plus complète que le vaccin à base d'un virus inactivé utilisé en Europe. © Unicef Sverige, Fotopedia, cc by 2.0

    Vacciner contre la polio au cœur du conflit armé

    En Syrie, plus de 2,2 millions d'enfants seront concernés. L'OMS et l'Unicef s'inquiètent toutefois du fait qu'un grand nombre d'entre eux ne pourra probablement pas se présenter pour la vaccination, à cause des conflits armés. « Nous appelons toutes les parties à coopérer pour rendre possible cette campagne de vaccination et faire en sorte qu'elle atteigne chaque enfant », insiste Maria Calivis, directrice régionale de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

    Début novembre, des experts alertaient également sur l'éventualité d'une réintroduction du poliovirus sur le continent européen. Les portesportes d'entrée se situeraient dans les pays où la couverture vaccinale est la plus faible et qui sont susceptibles d'accueillir des réfugiés venus de Syrie, comme l'Autriche, la Bosnie-Herzégovine et l'Ukraine.