Un taux sanguin élevé de PCB limiterait l’implantation de l’embryon chez des femmes réalisant des tentatives de FIV. Cette diminution de la fertilité par les PCB pourrait aussi se retrouver chez des femmes qui tentent d’avoir un enfant naturellement.

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    Les PCB seraient cancérigènes, reprotoxiques, mutagènes... © DR

    Les PCB seraient cancérigènes, reprotoxiques, mutagènes... © DR

    Les polychlorobiphénylespolychlorobiphényles, plus connus sous le nom de PCB, continuent d'inquiéter. Ces moléculesmolécules aux propriétés chimiques intéressantes (stabilité, liposolubilité) étaient autrefois très utilisées dans de nombreux équipements industriels, et ont au cours des années pollué massivement les fleuves. Désormais interdits du fait de leur toxicité avérée, les PCB qui possèdent une grande capacité à persister, sont malheureusement toujours présents dans la nature.

    Très solubles dans les graisses, les PCB ingérés par les animaux s'accumulent facilement dans les tissus adipeux et ne s'en délogent qu'au bout d'un bon nombre d'années. Si certains poissons vivant dans le fleuve Hudson, contaminé aux PCB, ont montré une adaptation génétique à ces molécules et semblent être devenus résistants à leur toxicité, les êtres humains n'ont pas cette chance et subissent fortement, pour certains (ceux qui consomment beaucoup de poissonpoisson qui proviennent de fleuves pollués), les conséquences de ces molécules toxiques.

    Les PCB : des cancérigènes probables

    Alors quels sont les effets réels de cette exposition aux PCB ? Aujourd'hui, il semble incontestable que la toxicité des PCB soit essentiellement liée à leur accumulation dans l'organisme sur le long terme, et non pas à une exposition massive et ponctuelle. Des études suggèrent notamment leur rôle dans le développement de cancers, et sont d'ailleurs classés dans la catégorie « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (de l'OMS). D'autres études démontrent aussi une action néfaste des PCB sur le développement des enfants.

    L'implantation de l'embryon après fécondation <em>in vitro</em> serait mise à mal par un taux élevé de PCB. © duofertility.com

    L'implantation de l'embryon après fécondation in vitro serait mise à mal par un taux élevé de PCB. © duofertility.com

    Cette fois-ci, des chercheurs de l'Université du Michigan se sont intéressés aux effets des PCB sur la fertilité des femmes. Pour cela, ils ont analysé des échantillons sanguins et d'urine prélevés entre 1994 et 2003 sur des femmes placées sous traitement hormonal destiné à favoriser l'implantation d'embryonsembryons par fécondations in vitro conventionnelles (FIVFIV) ou injection intracytoplasmique du spermatozoïdespermatozoïde (ICSIICSI). Au total, 57 PCB différents, sur les 209 existants, ont été recherchés sur 765 femmes ayant subi 827 événements de FIV/ICSI, le but étant d'observer une éventuelle corrélation entre l'efficacité des FIV et les taux sanguins des PCB.

    Un risque doublé d’échec d’implantation de l’embryon

    Selon les résultats parus dans la revue Environmental Health Perspectives, les PCB auraient bien des effets néfastes sur la fertilité des femmes. En effet, parmi l'ensemble des femmes étudiées, celles qui possédaient les concentrations les plus élevées de deux PCB particuliers ont montré une augmentation des risques de subir un échec de l'implantation de l'embryon. Le risque est multiplié par deux en ce qui concerne le PCB 153, et par 1,7 pour le ∑PCB, par rapport aux femmes moins exposées aux PCB.

    En revanche, d'autres événements d'échec de grossessegrossesse après FIV comme l'avortementavortement spontané, ou l'absence de grossesse clinique malgré la présence du marqueur de la grossesse (un taux d'hormonehormone chorionique gonadotrope supérieur à 5 milliunités internationale par millilitre), n'ont pas pu être corrélés au taux sérique de PCB.

    Ces résultats démontrent que même des taux relativement faibles de PCB, similaires à ceux de la population globale, peuvent nuire à l'obtention d'une grossesse. Si cela n'a été démontré que sur des FIV, rien n'indique que le même scénario ne pourrait pas se produire au cours de fécondationsfécondations naturelles. Alors pour mettre toutes les chances de votre côté, et puisque l'on ne peut pas réduire facilement le taux sanguin de PCB, tentez le rire !