Alors que les investissements passés ont montré que les efforts finissaient par payer, l'argent investi dans la recherche contre le paludisme se stabilise alors qu'il faudrait dépenser plus pour faire reculer la terrible parasitose. L'Organisation mondiale de la santé ne cache pas son inquiétude.

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    Le Plasmodium falciparum, l'une des espèces de parasites qui induisent le paludisme, est le plus mortel de son genre. Il infecte les cellules du foie et les globules rouges et peut persister toute une vie s'il n'est pas efficacement éradiqué. © Hilary Hurd, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le Plasmodium falciparum, l'une des espèces de parasites qui induisent le paludisme, est le plus mortel de son genre. Il infecte les cellules du foie et les globules rouges et peut persister toute une vie s'il n'est pas efficacement éradiqué. © Hilary Hurd, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La lutte contre le paludisme, l'une des maladies infectieuses les plus meurtrières qui soient, a du mal à progresser. Dans un rapport publié cette semaine, l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) dénonce le « ralentissement de la lutte antipaludique, et le risque [que soient réduits à néant] les progrès remarquables accomplis récemment ».

    « Au cours des 8 dernières années, le développement de la lutte antipaludique a permis d'éviter plus d'un million de décès », a déclaré Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria, lors de la présentation officielle du rapport à Monrovia, sa capitale. « Nous devons préserver cette dynamique et tout faire pour éviter une résurgence de la maladie. »

    Des dépenses qu'il faudrait doubler

    « Après avoir rapidement progressé entre 2004 et 2009, le financement mondial de la préventionprévention et de la lutte contre le paludisme s'est stabilisé entre 2010 et 2012 », indiquent les auteurs du rapport. Il semble même « plafonner à un niveau très inférieur à ce qui serait nécessaire pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement liés à la santé ».

    Le paludisme est une maladie parasitaire due au protozoaire <em>Plasmodium</em>, transmis par les piqûres de moustiques du genre <em>Anopheles</em>, comme celui à l'image. © Hugh Sturrock, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le paludisme est une maladie parasitaire due au protozoaire Plasmodium, transmis par les piqûres de moustiques du genre Anopheles, comme celui à l'image. © Hugh Sturrock, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Selon les estimations, entre 2011 et 2020, il serait indispensable de mobiliser environ 5,1 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) chaque année. Or en 2011, le total des fonds disponibles est resté stable à 2,3 milliards de dollars (1,76 milliard d'euros). C'est moins de la moitié des sommes nécessaires.

    Le paludisme continuera à tuer

    Autre sujet de préoccupation, le nombre de moustiquaires imprégnées d'insecticidesinsecticides distribuées dans les pays en développement a fortement diminué. Il est passé de 145 millions en 2010 à 66 millions en 2012. Soit une baisse de 55 % !

    En revanche, la distribution de combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine, ou ACT (le traitement de référence recommandé par l'OMS) est en fort progrès. Les quantités distribuées sont passées de 181 millions d'unités en 2010 à 278 millions en 2011. Pour l'OMS, cette tendance s'explique surtout par « l'essor des ventes d'ACT subventionnées dans le secteur privé ».

    En 2010, dans le monde, 219 millions de cas de paludisme ont été recensés. Et « environ 660.000 personnes, pour la plupart des enfants de moins de 5 ans », en sont mortes. En conclusion, les auteurs du rapport insistent sur la difficulté de donner des chiffres fiables. « Aujourd'hui, les systèmes de surveillance ne permettent de détecter que le dixième du nombre estimé de cas dans le monde. Dans 41 pays, il est impossible d'apprécier de manière fiable l'évolution du paludisme»