Les migraines à répétition entraîneraient des lésions dans le cerveau, mais celles-ci ne seraient pas un obstacle à son bon fonctionnement, d’après les résultats d’une équipe de recherche française.

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    Les migraines ne seraient pas une cause de dysfonctionnement cérébral. © Phovoir

    Les migraines ne seraient pas une cause de dysfonctionnement cérébral. © Phovoir

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    Les crises de migraines seraient sans conséquences sur la mémoire, le raisonnement ou le risque d'une démence. Et cela, en dépit des lésions qu'elles entraînent au niveau des microvaisseaux du cerveau. Une équipe de l'unité mixte Inserm-Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris) vient de publier une étude qui rassurera bien des malades.

    Plusieurs travaux ont montré que le risque de détérioration intellectuelle était augmenté lorsque certaines lésions cérébrales étaient présentes en grand nombre. Pour déterminer si les migraineux chez qui ce type de dommages apparaissait à l'imagerie par résonance magnétiqueimagerie par résonance magnétique (IRM) présentaient un risque particulier, les auteurs ont étudié une cohorte de 780 Nantais. Ils avaient tous plus de 65 ans, et l'effectif comportait 21 % de migraineux.

    Après avoir subi une IRM cérébrale, ils ont été interrogés par un neurologue avant de subir des tests destinés à évaluer leurs performances intellectuelles. Orientation dans le temps et dans l'espace, mémoire à court terme, capacité à effectuer correctement des tâches précises dans un laps de temps donné...

    Des résultats qui rassurent les migraineux

    Les résultats obtenus ont été identiques chez les patients souffrant ou ayant souffert de céphaléescéphalées sévères - 21 % des membres de la cohorte, donc - et chez les autres. Et cela, que des lésions cérébrales aient ou non été observées à l'IRM. Ce résultat est « très rassurant pour les migraineux puisque nous n'avons pas observé de conséquences négatives des migraines sur le cerveau », se félicite l'auteur de ce travail, Tobias Kurth.

     « Les céphalées de ce type débutent souvent avant l'âge de 30 ans. Si elles avaient un effet délétère sur le cerveau, nous aurions dû observer des dommages et un déclin des capacités intellectuelles plus importants, chez les migraineux de cette cohorte relativement âgée », précise son confrère Christophe Tzourio. Une bonne nouvelle pour près de 12 % des adultes et 5 % à 10 % des enfants en France. Et même pour ceux qui présentent des migraines avec auramigraines avec aura. Au total, 11 millions de Français souffriraient de ces céphalées très handicapantes.