Apparu en avril 2012, le redoutable virus respiratoire MERS-CoV a tué plus de la moitié de ses victimes. Une étude récente montre qu’il déclenche rapidement une insuffisance respiratoire mais qu’il est heureusement bien moins infectieux que son cousin le Sras.

au sommaire


    Le coronavirus MERS-CoV est un virus à ARN mortel et émergent. Il est responsable d'une épidémie qui touche huit pays du monde depuis le Moyen-Orient. © NIAID, RML, DP

    Le coronavirus MERS-CoV est un virus à ARN mortel et émergent. Il est responsable d'une épidémie qui touche huit pays du monde depuis le Moyen-Orient. © NIAID, RML, DP

    Une nouvelle étude publiée par la revue The Lancet Infectious Diseases confirme les nombreuses différences entre le virus du Sras et le MERS-CoV. Ce dernier, responsable depuis septembre 2012 de 91 cas dont 46 mortels, semble bien moins infectieux et touche en majorité des personnes fragiles. Le virus du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) avait touché 8.000 personnes, pour la plupart des jeunes adultes.

    Selon cette étude, le virus MERS-CoV causerait plus rapidement des symptômes sévères mais serait beaucoup moins infectieux que le Sras, donc moins susceptible de déclencher une pandémie. © NIAID, RML, DP
     
    Selon cette étude, le virus MERS-CoV causerait plus rapidement des symptômes sévères mais serait beaucoup moins infectieux que le Sras, donc moins susceptible de déclencher une pandémie. © NIAID, RML, DP

    MERS-CoV touche en priorité les personnes fragiles

    Alimuddin Zumla et son équipe de l'University College de Londres, en association avec des scientifiques saoudiens, ont passé en revue 47 cas d'infections au MERS-CoV, survenus en Arabie Saoudite entre le 1er septembre 2012 et le 15 juin 2013. Il ressort de leur travail que ce virus infecte davantage les hommes âgés souffrant d'une ou plusieurs maladies chroniques. En effet contrairement au Sras, les malades présentaient un diabète (68 % des cas), une hypertension artérielle (34 %), une maladie cardiovasculaire (28 %) ou une affection rénale.

    Ziad Memish, vice-ministre de la Santé d'Arabie Saoudite qui a dirigé ce travail, estime que « les deux virus partagent des similitudes cliniques ». Ils sont en effet tous deux responsables de fièvrefièvre et de toux. « Cependant, avec le MERS-CoVMERS-CoV, l'évolution vers une insuffisance respiratoire s'avère beaucoup plus rapide. »

    Rappelons qu'à quelques semaines du pèlerinage annuel à La Mecque, les autorités saoudiennes ont décidé de restreindre les conditions de délivrance des visas, en particulier pour les personnes les plus fragiles. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMSOMS) ne recommande aucune restriction aux voyageurs. Elle a simplement diffusé auprès de ses États membres, toute une série de conseils destinés aux pèlerins.