Depuis plusieurs semaines, le Vietnam fait face à une épidémie de grippe aviaire qui a déjà provoqué la mort de 13 personnes (11 enfants et 2 adultes) sur 18 personnes infectées. En 1997 ainsi qu'en février 2003, Hong Kong avait déjà dû faire face à une épidémie causée par le même virus (H5N1). Il semble donc qu'une fois de plus, le virus aviaire ait réussi à franchir la barrière d'espèce entre l'Homme et le poulet. Les experts mettent en avant l'extrême pathogénicité de ce virus (bien supérieure au SRAS). L'OMS a d'ailleurs dépêché sur place une équipe de spécialistes, afin de prévenir une extension de l'épidémie, qui pourrait causer plus de dégâts que le SRAS.

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    Le virus influenza de type A, vu au microscope électronique.

    Le virus influenza de type A, vu au microscope électronique.

    Cette fois-ci, le virus en cause n'est pas un petit nouveau. Il a déjà été impliqué dans deux épisodes épidémiques de grippe aviaire en Asie et a causé la mort de 6 personnes à Hong Kong en 1997. Habituellement, ce virus n'infecte que les oiseaux comme les dindons, les pintades, les canards, les poulets. Ces animaux sont particulièrement exposés du fait de leur élevage intensif. Les oiseaux sauvages peuvent être eux aussi infectés, mais en général ils ne présentent pas de signe de la maladie et se comportent alors comme de parfaits vecteurs de transmission.

    Dans le passé, ce virus a fait la preuve de sa capacité à passer directement des animaux à l'Homme, sans que l'on sache vraiment comment ce passage fut possible. Cette année il semble se propager beaucoup plus rapidement et être, de plus, extrêmement pathogène. Les autorités des pays concernés, traumatisées par le SRAS, ont pris des mesures de quarantaine et d'abattage sans précédent. Au Vietnam près de 2 millions de bêtes ont été abattues. La Corée qui a procédé à l'abattage de 1,8 millions de poulets et de canards a augmenté ses mesures de quarantaine et a abattu 90.000 animaux supplémentaires ces derniers jours. Le Japon a, quant à lui, abattu 37000 poulets suspectés d'être infectés par le virus. Tous ces pays ont par ailleurs pris des mesures très strictes afin de limiter le transport des volailles au travers du pays, en raison du risque que propagation du virus.
    Un second virus aviaire (H5N2) a été identifié à Taiwan, qui a immédiatement décidé l'abattage de 20000 poulets afin d'éviter que les deux épidémiesépidémies ne puissent se conjuguer.

    En effet, le plus grand risque, à l'heure actuelle, est que le virus H5N1virus H5N1 puisse se recombiner avec un autre virus de la grippevirus de la grippe. Les virus de la grippe sont connus pour être capables de se recombiner entre eux facilement dans une cellule qui serait infectée par deux souches différentes. Actuellement, tous les cas de contaminationcontamination humaine semblent provenir d'une contamination directe par l'animal. Aucune contamination interhumaine n'a été, pour l'heure, rapportée. Mais si le virus aviaire H5N1 rencontrait le virus humain de la grippe et s'y recombinait, nous assisterions alors à l'apparition d'un nouveau virus extrêmement pathogène et qui aurait la capacité de se transmettre par l'airair. D'après les spécialistes, nous assisterions alors à une très grande épidémie de grippe.