Trente-quatre ans après Louise Brown, le premier bébé éprouvette, il y aurait eu 5 millions de naissances grâce à la fécondation in vitro dans le monde, selon les estimations. Si le rythme de ces dernières années se poursuit, on atteindra les 10 millions dans 15 ans, en 2027.

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    Le premier enfant à naître de fécondation in vitro, Louise Brown, a vu le jour en 1978 grâce à Robert Edwards, prix Nobel de médecine en 2010. En France, le premier bébé éprouvette s'appelle Amandine, elle est née en 1982 grâce à la collaboration du biologiste Jacques Testart et du gynécologue René Frydman. © Thorsten Schmitt, shutterstock.com

    Le premier enfant à naître de fécondation in vitro, Louise Brown, a vu le jour en 1978 grâce à Robert Edwards, prix Nobel de médecine en 2010. En France, le premier bébé éprouvette s'appelle Amandine, elle est née en 1982 grâce à la collaboration du biologiste Jacques Testart et du gynécologue René Frydman. © Thorsten Schmitt, shutterstock.com

    Quelque 5 millions de bébés sont nés dans le monde grâce aux techniques de fécondation in vitro (Fiv) depuis la naissance de Louise Brown, le premier bébé éprouvetteéprouvette en 1978, selon des estimations fournies lundi lors d'une conférence à Istanbul.

    Selon la European society of human reproduction and embryology (ESHRE), environ 350.000 bébés sont désormais conçus chaque année par fécondation in vitro, soit 0,3 % des 130 millions d'enfants qui naissent dans le monde.

    Le chiffre de 5 millions se base sur les données des Fiv répertoriées à travers le monde jusqu'en 2008 et sur des estimations pour les trois années et demi suivantes, pour lesquelles aucune statistique n'est encore disponible.

    La Fiv : de la polémique au succès

    La Fiv est une fécondation qui se fait à l'extérieur du corps de la femme, en laboratoire, d'où le surnom de bébés éprouvette donné à ces bébés.

    Objet d'une vive polémique à ses débuts, la procréation médicale assistée s'est imposée au fil des années comme un traitement efficace pour de nombreux couples infertiles.

    Les débuts de la fécondation in vitro étaient balbutiants, les millions de spermatozoïdes ne parvenant pas toujours à féconder l'ovule. L'ICSI, mise au point en 1992, qui consiste en l'injection d'un seul spermatozoïde dans l'ovule, est l'une des innovations ayant amélioré les taux de réussite de la Fiv. © Maurizio de Angelis, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Les débuts de la fécondation in vitro étaient balbutiants, les millions de spermatozoïdes ne parvenant pas toujours à féconder l'ovule. L'ICSI, mise au point en 1992, qui consiste en l'injection d'un seul spermatozoïde dans l'ovule, est l'une des innovations ayant amélioré les taux de réussite de la Fiv. © Maurizio de Angelis, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    « Les techniques se sont grandement améliorées au fil des années avec une hausse des taux de grossesses. Les bébés qui sont nés sont en aussi bonne santé que ceux de parents infertiles qui ont conçu spontanément », relève David Adamson, président de l'Icmart (le Comité international pour la surveillance de la procréation médicalement assistée).

    Une technique qui fonctionne une fois sur trois

    Pour Simon Fishel, un spécialiste britannique de la fertilité, le franchissement du cap des 5 millions de bébés éprouvette « justifie toutes les batailles légales et morales, les débats éthiques et l'approbation par la société, obtenue de haute lutte ».

    Selon les chiffres fournis à Istanbul, près d'un 1,5 million de Fiv au sens large (incluant la technique de l'ICSI, la micro-injection directe d'un spermatozoïde dans l'ovocyteovocyte) sont pratiquées chaque année dans le monde, dont un tiers en Europe.

    Le taux de succès d'un cycle de traitement s'est quant à lui stabilisé à 32 % de grossessegrossesse par embryonembryon transféré.

    L'ESHRE relève également des efforts pour éviter les grossesses multiples, avec l'implantation de moins d'embryons en Europe, et même de plus en plus souvent d'un embryon unique. Le nombre de triplés nés à la suite d'une Fiv est ainsi tombé à moins de 1 % et celui des jumeaux juste en dessous de 20 %.