Une forme très agressive du cancer du sein, appelé « triple négatif », résiste à tous les traitements connus. Mais un produit actif, original dans son principe d'action, ouvre de nouveaux espoirs.

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    La plupart des cancers du sein se soignent. Mais certaines formes restent rebelles. © Forgiss/Fotolia

    La plupart des cancers du sein se soignent. Mais certaines formes restent rebelles. © Forgiss/Fotolia

    Un essai clinique présenté à Orlando (Floride) au 45ème Congrès de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) prouve l'intérêt thérapeutique de l'agent anti-cancéreux BSI-201. Son principe actif est révolutionnaire : il tacle le point fort des cellules cancéreuses à savoir leur capacité à se réparer.

    Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme avec 41.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France et plus de 11.000 décès. Heureusement, l'arrivée des thérapies ciblées a permis d'améliorer le pronostic de manière considérable. Mais certaines formes de cancer demeurent très difficiles à traiter.

    Pas de guérison mais une piste à explorer

    C'est le cas du cancer du seincancer du sein triple négatif qui ne répond pas aux traitements. Et pour cause, il ne présente aucun des trois récepteurs (d'où son nom) ciblés par les médicaments disponibles. Pour contourner l'obstacle, une équipe américaine tente une nouvelle piste : désarmer ces cellules rebelles pour les rendre sensibles à la chimiothérapiechimiothérapie. Comment ? En inhibant, à l'aide d'un nouvel outil (le BSI-201), une enzymeenzyme appelée PARP (poly |065cbcd9324d6d5236de74ca14674033|-riboseribose) polymérasepolymérase). Cette enzyme est produite quand l'ADNADN a subi des dommages et sert à sa réparation. Et cela marche !

    Quatre-vingt femmes atteintes d'un cancer triple négatif en phase métastasique ont été incluses dans un essai clinique randomisé de phase II. Toutes se sont vues administrer l'inhibiteur d'enzyme BSI-201 associé à une chimiothérapie classique. Résultat, près d'une patiente sur deux a vu sa tumeurtumeur régresser après 6 mois de traitement. Mieux, la survie des malades a atteint 9,2 mois contre seulement 5,7 mois dans le groupe contrôle traité par simple chimiothérapie. Ce n'est certes pas encore la guérisonguérison mais la piste semble particulièrement prometteuse.