Une nouvelle étude clinique sur le cancer du sein va être lancée. Le but ? Trouver des marqueurs sanguins capables de révéler avec une grande fiabilité la présence d’une tumeur mammaire. Grâce à ce test, les chercheurs espèrent également mieux détecter les récidives et fournir le traitement le plus adapté. Cela pourrait être un nouveau tournant dans la lutte contre cette maladie.

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    Le sang a pour mission d'acheminer des molécules à différentes parties du corps. Il a donc une composition très riche et variée, et comporte des substances caractéristiques en cas de maladie, comme pour les cancers du sein. Il faut maintenant identifier précisément celles qui sont décelables le plus tôt. © Jim Gathany, CDC, DP

    Le sang a pour mission d'acheminer des molécules à différentes parties du corps. Il a donc une composition très riche et variée, et comporte des substances caractéristiques en cas de maladie, comme pour les cancers du sein. Il faut maintenant identifier précisément celles qui sont décelables le plus tôt. © Jim Gathany, CDC, DP

    Les mammographies, c'est bientôt fini ? À l'occasion d'octobre rose, le mois de sensibilisation au cancer du sein, les scientifiques n'hésitent pas à parler de leurs projets de recherches. L'un d'entre eux suscite beaucoup d'intérêt : l'University de Leicester (Grande-Bretagne) et l'Imperial College de Londres unissent leurs efforts afin de trouver des marqueurs dans le sang des patientes atteintes d'un cancer du sein dans les phases les plus précoces.

    Actuellement, les médecins utilisent la mammographie, une radiographie des seins dans le but de détecter les premiers signes de tumeur. La technique est relativement fiable mais elle nécessite des grosseurs suffisamment développées pour être visibles. De plus, des examens complémentaires sont parfois nécessaires pour vérifier la présence ou l'absence du cancer, causant de l'angoisse supplémentaire pour les femmes.

    Comparer la mammographie à la prise de sang

    L'idée des scientifiques consiste donc à mettre en évidence des moléculesmolécules ou des modifications génétiques qui apparaissent dans la circulation dans les tout premiers stades de développement de la maladie, quand les rayons Xrayons X ne peuvent encore la déceler, pour assurer une prise en charge plus précoce. Des tests de ce type existent déjà et repèrent des défauts dans l'ADNADN. Il s'agit-là d'aller encore plus loin.

    Une mammographie n'est autre qu'une radiographie des seins, réalisée de face et de profil afin d'avoir une vision la plus complète des tissus. Ici, une tumeur est signalée par les traits jaunes. © MBq, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Une mammographie n'est autre qu'une radiographie des seins, réalisée de face et de profil afin d'avoir une vision la plus complète des tissus. Ici, une tumeur est signalée par les traits jaunes. © MBq, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Un essai cliniqueessai clinique sera prochainement lancé au Charing Cross Hospital de Londres. Les femmes qui viennent pour un dépistage auront droit à une mammographie et une prise de sang. Les échantillons sanguins des patientes ayant déclaré un cancer seront comparés avec ceux des autres femmes. Les chercheurs espèrent détecter des signatures moléculaires différentes, caractéristiques de la maladie dans les tout premiers stades. La fiabilité se doit d'être de rigueur pour que la mammographie soit abandonnée.

    Faire reculer la mortalité du cancer du sein

    Les ambitions des chercheurs vont encore plus loin. Ils souhaitent, dans l'idéal, pouvoir déterminer les modifications génétiques responsables du cancer et ainsi proposer le traitement le plus adapté contre la maladie. Avec la meilleure thérapiethérapie proposée combinée à un diagnostic précoce, les chances de rémissionrémission augmentent fortement.

    Enfin, les prises de sang pourraient être utilisées dans une autre phase de la maladie. Après ablationablation chirurgicale de la tumeur, les médecins sont souvent un peu dans le flou et ignorent parfois si la totalité des cellules cancéreuses a été retirée. Jaqui Shaw, spécialiste de la question à l'University of Leicester, précise que dans cette situation, « c'est comme traiter le diabète sans mesurer la glycémieglycémie ». Les biomarqueurs sanguins pourraient éclaircir la situation.

    Pour l'heure, il ne s'agit que d'espoirs et non de faits. Il faut donc rester prudent. Mais si les ambitions devenaient réalité, ce serait très probablement une très grande avancée dans la lutte contre le cancer du sein. D'ailleurs, la technique s'exporte pour d'autres tumeurs, et des projets similaires voient le jour pour des cancers du poumoncancers du poumon ou des intestins. La mortalité diminue année après année, il faut se donner les moyens de poursuivre ces avancées.