Chez les femmes, un faible niveau d’enképhaline serait associé à un risque accru de contracter un cancer du sein selon une étude suédoise. Cette découverte pourrait conduire à un nouveau test de dépistage précoce de la maladie.

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    Le dosage de l'enképhaline pourrait devenir un nouveau test de dépistage précoce du cancer du sein. © Sagabardon, Flickr, CC by-nc 2.0

    Le dosage de l'enképhaline pourrait devenir un nouveau test de dépistage précoce du cancer du sein. © Sagabardon, Flickr, CC by-nc 2.0

    L'étude, menée par le professeur Olle Melander, a cherché à établir le lien entre la concentration d'enképhaline, une hormone antidouleur possédant également des propriétés anxiolytiques, et le risque de développer un cancer du sein. Les résultats, publiés dans le Journal of Clinical Oncology, sont sans appel. Chez les femmes qui possédaient les plus faibles niveaux de l'hormone, le risque de cancer du sein était trois fois supérieur à celles des femmes ayant les taux les plus hauts.

    Les chercheurs se sont basés sur des échantillons de sang prélevés sur 1.929 femmes à Malmö (dans le cadre d'une campagne de suivi, Malmo Diet and Cancer Study). Ces femmes ont été suivies pour le cancer du sein, sur une période moyenne de 15 ans. Les résultats ont été ajustés pour l'âge, la ménopause, le traitement hormonal, le tabagisme et d'autres facteurs pouvant influer sur le risque de contracter la maladie. « Ces travaux mettent en évidence une corrélation statistique entre les faibles concentrations d'enképhaline dans le sang et un risque accru de cancer du sein », expliquent les chercheurs. D'autres études confirment ces résultats.

    La mammographie reste aujourd'hui l'un des moyens les plus répandus pour détecter les tumeurs cancéreuses du sein. © Joseph Moon, Wikimedia Commons, DP

    La mammographie reste aujourd'hui l'un des moyens les plus répandus pour détecter les tumeurs cancéreuses du sein. © Joseph Moon, Wikimedia Commons, DP

    L'enképhaline renforcerait le système immunitaire

    Pour vérifier ces conclusions, les scientifiques ont comparé ces résultats avec ceux d'une autre étude ultérieure d'un groupe de 1.569 femmes, également de Malmö, d'un âge moyen légèrement supérieur (70 ans). Dans ce groupe, le lien entre faibles niveaux de l'hormone et risque de développer un cancer du sein a été encore plus significatif. D'autres études, notamment sur des animaux, ont donné des résultats similaires. Par ailleurs, ces travaux ont démontré que l'enképhaline peut renforcer l'activité du système immunitairesystème immunitaire contre les cellules cancéreuses et avoir un effet d'inhibitioninhibition sur les cellules tumorales.

    Ces résultats sont source de grands espoirs pour les chercheurs. Ils espèrent ainsi mettre rapidement en pratique un système de dépistage du cancer du sein, précoce, par dosagedosage de l'enképhaline. Une nouvelle importante dans un contexte troublé ou plusieurs études, dont deux parues la semaine dernière aux États-Unis et en Grande-Bretagne et publiées respectivement dans les revues Jama Internal Medicine et Journal of the Royal Society of Medicine, remettent en cause l'intérêt de la mammographiemammographie.