L’absorption de certains antalgiques n’est pas sans danger pour la santé. Des chercheurs viennent en effet de montrer que la prise régulière de ces médicaments peut augmenter le risque de problèmes cardiaques. Reste à comprendre le mécanisme mis en jeu…

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    Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dont font partie l'aspirine et l'ibuprofène, sont utilisés pour réduire la douleur, la fièvre et l'inflammation. Mais ils pourraient avoir des effets négatifs sur la santé. C'est en tout cas ce qu'a observé une équipe néerlandaise dont les résultats sont publiés dans la revue British Medical Journal.

    Pour leur étude, les chercheurs ont suivi pendant 13 ans en moyenne un groupe de 8.423 personnes, âgées de plus de 50 ans. Au cours de cette période, leur rythme cardiaque a été régulièrement mesuré. A la fin du suivi, 857 des participants (10,2 %), dont l'âge moyen était de 68,5 ans, ont développé une fibrillation auriculaire. Ce trouble du rythme cardiaque est le plus fréquent chez les adultes dans le monde et concerne 4,5 millions de patients en Europe. Il est caractérisé par une accélération, un ralentissement ou une irrégularité des battements cardiaques et peut entraîner un accident vasculaire cérébralaccident vasculaire cérébral (AVC) ou une insuffisance cardiaqueinsuffisance cardiaque.

    Les auteurs ont montré que l'usage régulier d'AINS été associé à une augmentation de 76 % du risque de fibrillation auriculairefibrillation auriculaire, en comparaison des individus qui n'en prenaient jamais. Les autres facteurs de risquefacteurs de risque comme l'âge, le sexe et les maladies cardiovasculaires ont été pris en compte par les auteurs. L'absorptionabsorption récente (dans les 30 derniers jours) de ce type d'antalgiquesantalgiques été même liée à une hausse de ce risque de 84 %. « Les AINS inhibent la production d'une enzymeenzyme appelée cyclo-oxygénase, suggèrent les auteurs. Cela pourrait augmenter la tension et contribuer au développement d'une fibrillation auriculaire. » Mais de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour comprendre le lien entre les AINS et les problèmes cardiaques.