De nombreux compléments alimentaires enrichis en antioxydants et en acides gras oméga-3 sont vantés, ici et là, pour leurs bienfaits sur la rétine, notamment pour prévenir une éventuelle dégénérescence. Des chercheurs de l’Inserm ont vérifié un effet bénéfique chez le rat d'une association des deux, mais à haute dose.

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    « Des études relatent des bénéfices, pas toujours très clairs d'ailleurs, de composants isolés : certaines vitamines, les oméga-3... Mais aucune évaluation médicale n'est effectuée lors de la mise sur le marché d'un mélange de ces moléculesmolécules, explique Isabelle Ranchon-Cole, responsable de ce projet à l'Inserm (unité 1107 Inserm/Université d'Auvergne, laboratoire de Biophysique neurosensorielle, Clermont-Ferrand). Nous avons voulu tester la capacité réelle de l'un de ces produits à protéger la rétine dans un contexte de dégénérescence induite par la lumièrelumière. »

    Dans ce but, durant une semaine, les chercheurs ont enrichi l'alimentation de rats à l'aide d'un complément nutritionnel contenant des antioxydants, de l'huile de poissonpoisson riche en acides gras oméga-3 et des oligoéléments. Un second groupe d'animaux, a reçu quant à lui de l'eau à la place du complément. Après la semaine de supplémentation, certains animaux ont été exposés à une lumière cyclique (12 h de lumière puis 12 h de nuit) de forte intensité. Cette exposition déclenche normalement chez eux une dégénérescence de la rétine. À noter que les rats vivaient jusque-là dans un milieu faiblement éclairé.

    Comme ils le relatent dans l'article publié dans la revue Plos One, les chercheurs ont alors constaté que cette simple semaine a suffi pour entraîner, entre autres, une modification de la composition lipidique des rétines, sans altération de la structure, et de leur fonction globale. De plus, « ce complément nutritionnel a permis de protéger les rétinesrétines de la dégénérescence induite par la lumière, alors que ce phénomène délétère était flagrant chez les animaux contrôles », continue Isabelle Ranchon-Cole. Seul bémol, « les doses quotidiennes utilisées dans cette étude étaient proportionnellement supérieures à celles consommées par l'Homme et la duréedurée du traitement plus courte. Par conséquent, il serait intéressant d'évaluer l'effet de doses moins importantes administrées plus longtemps », précise la chercheuse.