Déjà identifiée dans la réduction de la mortalité de cancers courants, la consommation d'aspirine serait également une bonne prévention contre le cancer colorectal chez les personnes souffrant du syndrome de Lynch. Explications.

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    Même si les recherches doivent être poursuivies, les résultats préliminaires semblent montrer que la consommation d'aspirine réduise l'incidence du cancer colorectal. © Mars Evis/shutterstock.com

    Même si les recherches doivent être poursuivies, les résultats préliminaires semblent montrer que la consommation d'aspirine réduise l'incidence du cancer colorectal. © Mars Evis/shutterstock.com

    La prise d'aspirine à long terme préviendrait le cancer colorectal chez des personnes à très haut risque héréditaire, selon une étude publiée vendredi, montrant chez elles une réduction de plus de moitié du nombre de cas observés.

    Cette nouvelle étude, publiée dans The Lancet, vient confirmer les effets protecteurs de l'aspirine contre le cancer colorectal, avancés par de précédentes recherches.

    L'étude concerne des personnes atteintes du syndrome de Lynch qui présentent un risque élevé de développer ce cancer intestinal ainsi que d'autres cancers (ovaires, estomac...). Ce syndrome génétique rare ne concerne que 3 % de tous les cancers colorectaux. Les personnes touchées par ce syndrome doivent faire l'objet d'une surveillance médicale dès l'âge de 20 ans avec des examens par endoscopieendoscopie colorectale tous les deux ans.

    Sur l'image, un adénocarcinome liebekunien, responsable du cancer colorectal. La consommation d'aspirine permettrait de prévenir ce cancer, la dose et la durée de la prise étant encore en question. © Wikipédia DP

    Sur l'image, un adénocarcinome liebekunien, responsable du cancer colorectal. La consommation d'aspirine permettrait de prévenir ce cancer, la dose et la durée de la prise étant encore en question. © Wikipédia DP

    Une réduction de 44 % du cancer colorectal grâce à l'aspirine

    Sur les 861 participants, la moitié a pris 600 mg d'aspirine par jour pendant au moins deux ans, l'autre moitié un placeboplacebo (produit inactif).

    La première analyse des données en 2007 n'a pas montré de différences entre les deux groupes. Mais en 2010 il y avait 34 cas de cancer colorectal dans le groupe placebo contre 19 dans le groupe aspirine, soit une réduction de 44 % de l'incidenceincidence de ce cancer.

    En centrant l'analyse sur ceux qui avaient pris l'aspirine pendant au moins deux ans (60 % environ du total), les effets de l'aspirine apparaissent plus prononcés : on observe une réduction de 63 % de l'incidence du cancer colorectal avec 23 cas dans le groupe placebo contre seulement 10 dans celui qui a pris l'aspirine. L'effet commence à être visible cinq ans après le début de la prise d'aspirine, selon la revue.

    Aspirine : quelle dose et quelle durée de traitement ?

    Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer la dose optimale d'aspirine et la duréedurée du traitement, pour le Pr John Burnes (Royaume-Uni, université de Newcastle) et ses collègues.

    Selon une étude publiée l'an dernier dans la même revue, l'aspirine à petite dose prise sur le long terme réduirait considérablement la mortalité due à un certain nombre de cancers courants (cancer du colon, de la prostateprostate, cancer du poumon...). Ainsi, sur une vingtaine d'années, la réduction du risque de décès par cancer serait de 40 % pour le cancer colorectal.