Aux Etats-Unis, un groupe d'experts indépendants a analysé treize années de commercialisation et concluent que les hausses de rendement annoncées sont très faibles ou nulles, contrairement aux affirmations des semenciers.

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    Echec au champ (Failure to yield) : le titre du rapport que vient de publier la Union of Concerned Scientists (UCS), une association scientifique créée au sein du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ne fait pas dans la nuance. Doug Gurian-Sherman, biologiste et auteur du rapport, a étudié les travaux de recherche et les études statistiques sur les productions de soja et de maïs aux Etats-Unis, réalisés sur vingt ans, dont treize durant lesquels les plants transgéniquestransgéniques ont été commercialisés. Rappelons qu'outre-Atlantique, près de 90% du soja et 60% du maïs (en surface cultivée) sont des plantes transgéniquesplantes transgéniques.

    Les résultats, publiés dans les cinquante pages de ce document (téléchargeable au format PDF) au moment où l'Allemagne renonce aux OGM, semblent effectivement sans appel. Sur les trois familles de plantes OGMOGM, les meilleurs résultats observés sont à l'actif des maïs Btmaïs Bt, comme le Mon810 de Monsanto. Ces plantes comportent un ou plusieurs gènes tirés de la bactérie Bacillus thuringiensis (d'où l'appellation Bt) qui leur font produire un ou des insecticidesinsecticides les protégeant contre certains insectesinsectes, dont la pyrale du maïspyrale du maïs. L'étude montre un gain de production de 7 à 12% dans les cas d'invasions d'insectes, ce qui concernerait environ un tiers des plantations américaines. Sur l'ensemble des cultures de maïs Bt des Etats-Unis, le gain serait compris entre 0,8 et 4%, la valeur de 2,3% semblant pour l'auteur « un intermédiaire raisonnable ».

    Le débat sur les rendements relancé

    Les deux autres familles d'OGM rencontrés aux Etats-Unis sont du maïs et du soja tolérant les herbicidesherbicides, ce qui doit augmenter les rendements puisque la suppression des plantes nuisibles sera plus efficace. Espoir complètement déçu selon le rapport de Doug Gurian-Sherman. Le gain serait marginal. L'amélioration - réelle - des rendements obtenue sur le soja et le maïs durant les quinze dernières années serait essentiellement attribuable à de meilleures pratiques agricoles.

    La conclusion n'est d'ailleurs pas une première. En 2006, des chercheurs mandatés par le ministère américain de l'agricultureagriculture avaient abouti à des résultats voisins. Seuls les producteurs de soja avaient constaté une hausse de leurs productions.

    Le rapport souligne que l'augmentation des rendements est le premier argument des semenciers proposant des plantes OGM. C'est aussi la raison principale qui incite les agriculteurs à opter pour ces variétés. A l'échelle de l'Humanité, l'amélioration par la génétiquegénétique des plantes d'intérêt agricole est présentée comme une solution efficace pour assurer l'alimentation de la population grandissante. Pour Doug Gurian-Sherman, il vaudrait mieux compter sur les cultures traditionnelles.

    Les réactions à ce rapport commencent à se manifester. Les représentants des semenciers et les agriculteurs ayant recours aux OGM contestent la faiblesse des augmentations de rendements et rapportent des chiffres bien supérieurs. Le débat sur le rendement réel des OGM semble plus ouvert que jamais...