Les poils ne repoussent pas sur une cicatrice. Une étude récente a permis de mettre le doigt sur un facteur clé impliqué dans la repousse des poils sur ces zones abîmées, chez la souris. Cette découverte suscite l’espoir d’un traitement contre la perte des cheveux après une blessure.

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    Lors d'une blessure sur la peau, les poils ne repoussent plus. Cette singularité est particulièrement gênante lorsque la cicatrice est située sur le crâne et qu'elle empêche les cheveux de se développer. Des chercheurs de l'université de Pennsylvanie viennent de mettre en évidence le mécanisme cellulaire qui se cache derrière ce phénomène. Dans leur étude, publiée dans la revue Nature Medicine, ils ont caractérisé un facteur de croissance qui contrôle la pilosité.

    Contrairement aux Hommes, les souris sont capables de régénérer des poils sur une peau abîmée. Pour comprendre l'origine de cette différence, les scientifiques ont analysé des échantillons de peau humaine et de ces rongeursrongeurs. Ils ont montré que les souris possédaient un facteur de croissance appelé Fibroblast growth factor 9 (FGF9) synthétisé par des lymphocytes T particuliers appelés lymphocyteslymphocytes T gamma-deltadelta. En revanche, les prélèvements humains présentent peu de ces lymphocytes et par conséquent un faible taux de FGF9.

    Les poils ont un rôle protecteur et capteraient aussi les phéromones. © M_Aude, Flickr, cc by nc nd 2.0
     
    Les poils ont un rôle protecteur et capteraient aussi les phéromones. © M_Aude, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Une fois sécrété, le FGF9 active la voie Wtn impliquée dans de nombreux processus de signalisation cellulaire. Cette dernière stimule à son tour la production de FGF9 dans les fibroblastes, ce qui entraîne la production de nouveaux poils. Ces résultats concordent avec ceux d'une publication précédente, qui montrait que l'activation de la voie Wtn permettait de renforcer le développement du pelage chez la souris.

    Le facteur FGF9 active la pilosité

    Pour confirmer le rôle du FGF9, les auteurs ont réduit ou augmenté sa concentration chez les souris. Les résultats rejoignent leur hypothèse : plus le taux de FGF9 est important, plus la pilosité est élevée. D'autre part, en ajoutant FGF9 directement sur une blessure humaine, les scientifiques ont pu induire la voie de signalisation Wtn.

    Cette étude met en évidence le rôle prépondérant du FGF9 dans le développement de la pilosité, et aide à comprendre pourquoi les poils ne repoussent pas sur une cicatrice. Ce facteur de croissance pourrait être utilisé dans le traitement des pathologiespathologies associées à la perte des cheveux.