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    Le baobab apparaît fréquemment dans les mythes de fondation de villages, de villes ou de royaumes. La forme particulière, étrange et imposante du baobab, inspire de nombreux propos extraordinaires, contes et légendes. Par exemple, la disposition de ses branches qui ressemblent à des racines, accrédite la croyance que l'arbrearbre tire grâce à elles sa force du ciel.

    Calao (<em>Tockus erythrorhynchus)</em>. © Charlesjsharp, Wikimedia commons, CC by-sa 4.0
    Calao (Tockus erythrorhynchus). © Charlesjsharp, Wikimedia commons, CC by-sa 4.0
    Calao à bec rouge. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites
    Calao à bec rouge. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites

    De légendes en croyances

    Plusieurs légendes sont associées à la forme du baobab : les Arabes expliquent qu'un démondémon a arraché l'arbre, planté ses branches dans le sol et laissé ses racines à l'air. Une autre légende explique que le premier esprit d'une race ancienne proposa aux animaux de planter des arbres. La hyène arriva en retard et reçut le dernier arbre qui restait, soit le baobab. Elle était si furieuse qu'elle le planta à l'envers.

    La croyance la plus répandue est cependant celle selon laquelle Dieu lui-même planta le baobab à l'envers. Certaines personnes apportent des précisions en disant que Dieu avait d'abord planté le baobab dans le bassin du Congo, puis à Ruwenzori, mais qu'à chaque fois, l'arbre se plaignait d'une humidité trop élevée. C'est alors que Dieu, irrité, décida d'arracher l'insatisfait et le jeta dans une contrée sèche... mais il y atterrit à l'envers.

    Margouillat. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites
    Margouillat. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites

    S'il n'est pas utilisé comme sépulturesépulture pour des griots, d'abri bus mais aussi d'habitation ou de cabane pour ranger les outils et autres instruments, le baobab sert d'exutoire ou de confident : en appuyant les deux mains sur son tronc, l'Homme fait vœu de sacrifice contre sa malédiction. Dans un bulletin du comité d'études historiques et scientifiques de l'AOF publié en 1926, l'administrateur des colonies Michel PerronPerron rapporte que le village de Toumbou-bâ tient sa notoriété des vertus de son baobab : c'est lui (le baobab) qui détient le véritable droit d'asile. Ce n'est que dans le creux de son tronc et sous ses branches que personne ne peut plus être insulté ni frappé.

    Écureuil. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites
    Écureuil. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites

    Point de repère pour les voyageurs, point de rassemblement pour les villageois en palabre, quand il ne sert pas à l'Homme, l'arbre offre l'hospitalité aux animaux de la savane : lézards, margouillats, serpents, oiseaux, mammifèresmammifères...

    Margouillat. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites
    Margouillat. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites

    Petit conte africain

    Un jour, une hyène fatiguée, en provenance de la chasse, s'assit sous un baobab et dit : « quelle ombre magnifique ! » Le baobab lui répondit : « c'est seulement l'ombre, tu n'as pas goûté à mon fruit ». Elle lui demanda de lui en donner. C'était très bon. Et il lui ouvrit son tronc où il y avait tout ce que l'on désirait avoir au monde. La hyène lui demanda de monter sur sa tête pour l'emmener chez elle. Le baobab, en se posant sur sa tête, a écrasé la hyène.

    Baobab « éléphant » dans la réserve de Bandia au Sénégal. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites
    Baobab « éléphant » dans la réserve de Bandia au Sénégal. © S. Garnaud - Reproduction et utilisation interdites