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    Une piqûre d'abeille peut engendrer un œdème de Quincke. © BenoitD1981, Flikr, Creative Commons

    Une piqûre d'abeille peut engendrer un œdème de Quincke. © BenoitD1981, Flikr, Creative Commons

    Après une piqûre d'abeille ou une morsure de vipère, par exemple, des antivenins peuvent être efficaces.

    Fonctionnement des antivenins

    Il s'agit d'immunitéimmunité passive : des anticorpsanticorps fabriqués par un animal (un cheval en général) sont directement injectés dans l'organisme. Les antivenins d'origine équine existent depuis 1920 et des préparations purifiées sont disponibles depuis les années 70. Cependant, ils comportent un risque de réaction d'hypersensibilité (choc anaphylactiquechoc anaphylactique, œdème de Quincke...).

    Un antivenin ovin récemment mis au point s'est révélé plus sûr et plus efficace. Aucune réaction allergique n'a été observée, les immunoglobines d'origine ovine étant moins immunogènes. La concentration plasmatique du venin atteint un pic entre 30 minutes et 4 heures après la morsure pour les serpents et il est donc important d'administrer les anticorps au plus tôt. Le traitement symptomatique est indiqué pour corriger l'hypovolémie et lutter contre le choc, les réactions allergiques ou analphylactiques (d'épinéphrine et de corticoïdescorticoïdes), l'œdèmeœdème pulmonaire, l'insuffisance rénaleinsuffisance rénale et les troubles hématologiques.

    Les symptômessymptômes locaux nécessitent l'immobilisation et l'élévation du membre, un bandagebandage compressif, et l'administration d'analgésiquesanalgésiques et d'antibiotiquesantibiotiques

    Segment terminal d'abdomen de scorpion. © WikiCommons

    Segment terminal d'abdomen de scorpion. © WikiCommons

    Conduite pratique du médecin après une envenimation par serpent sur place

    • Placer la victime en position couchée
    • Calmer, voire sédater le patient (benzodiazépinesbenzodiazépines)
    • Traiter un malaise vagalmalaise vagal (atropine)
    • Traiter un choc anaphylactique (adrénalineadrénaline)
    • État de choc : remplissage vasculaire (cristalloïdes ou macro-moléculesmolécules)
    • Calmer la douleurdouleur avec du paracétamolparacétamol (élapidés) ou de la morphine (vipéridés, crotalidés)
    • Placer de la glace enveloppée à proximité de la morsure
    • Bande de crêpe (élapidés)
    • Préparation pour l'assistance respiratoire (neurotoxines)
    • Soins oculairesoculaires (najas).

    Le tout suivi du comportement adéquat à l'hôpital si nécessaire.

    Quelques petites paroles sur le venin

    • « Les langues ont toujours du venin à répandre. » (Molière, Tartuffe) 
    • « La méchanceté boit elle-même la plus grande partie de son venin. » (Sénèque, Extrait des Lettres à Lucilius)
    • « Le venin insidieux du passé se mêle au présent et l'empoisonne. » (Moses Isegawa, Extrait des Chroniques abyssiniennes)
    • « Le venin et le parfum sont toujours dans de petits flacons. » (Luis Sepulveda, Extrait de Une sale histoire)

    Sources

    • Claire Konig cours sur l'immunologie 
    • Goyffon M. Chippaux J.P., Animaux venimeuxvenimeux terrestres. Encycl. Méd. Chir. Paris. Intoxications. 1990.
    • Geistdoerfer P. Goyffon M., Animaux aquatiques dangereux. Encycl. Méd.Chir. Paris. ToxicologieToxicologie.1991.
    • Journal Suisse d'Apiculture, "Les "outils" de l'abeille" du Musée d'histoire naturelle de Genève, 1990.
    • Mion G, Goyffon M., Les envenimations graves. Arnette ed., Rueil-Malmaison, 2000.
    • Pierre Aubry, Envenimations par les animaux terrestres, 2003.

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