Les coraux se développent dans des zones souvent pauvres en nutriments. Pour se nourrir, ils utilisent la filtration et la symbiose mais maintenant on sait qu'ils vont plus loin !

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    Des coraux champignons (Fungia scruposa) en train de dévorer des méduses communes (Aurelia aurita) ! Voici ce qu'ont pris en photo, à leur grand étonnement et à leur grande joie, les scientifiques G. Dishon de l'Université BarBar-Ilan, A. Alamaru, Y. Loya et O. Bronstein de l'Université de Tel Aviv (Israël) qui plongeaient près d'Eilat, au milieu des récifs coralliens de la Mer Rouge.

    Comme les méduses, les coraux font partie des cnidaires. Les animaux de ce groupe connaissent deux périodes phases dans leur vie, une phase de vie fixée, le polype, et une phase mobilemobile, la méduse. Chez les coraux, la phase polype représente l'essentiel du cycle de vie. Etant immobiles, ils se nourrissent par photosynthèse symbiotique et par filtrationfiltration.

    Cliquer pour agrandir. A : bloom de méduses <em>Aurelia aurita</em> dans le Golfe d’Aqaba, B et C : <em>Fungia scruposa</em> dévorant une méduse commune. Les échelles (barre blanche) sont respectivement de 10,5 et 2 cm. © 2009 Springer-Verlag, <em>Coral Reefs</em>, Volume 28, Numéro 4 / Décembre 2009

    Cliquer pour agrandir. A : bloom de méduses Aurelia aurita dans le Golfe d’Aqaba, B et C : Fungia scruposa dévorant une méduse commune. Les échelles (barre blanche) sont respectivement de 10,5 et 2 cm. © 2009 Springer-Verlag, Coral Reefs, Volume 28, Numéro 4 / Décembre 2009

    Corail, que tu as une grande bouche

    Si en filtrant l'eau de mer, ils peuvent consommer des larveslarves de méduse, jamais il n'avait été imaginé qu'ils puissent s'attaquer à une méduse adulte. Jusque-là, seuls les poissonspoissons, les tortues marinestortues marines et les oiseaux de mer étaient connus pour se nourrir à l'occasion de méduses.

    Le corailcorail champignon observé avait un diamètre de 20 à 25 cm tandis que sa proie mesurait 12 cm. Ces coraux solitaires, c'est-à-dire constitués d'un seul polype, contrairement à d'autres coraux, disposent d'une large bouche (voir la photo) grâce à laquelle ils peuvent consommer des proies plus grosses que le fretinfretin ordinaire d'autres coraux. Cette possibilité leur ouvre une source supplémentaire de protéinesprotéines.

    Reste une interrogation, comment ces coraux, immobiles, ont-ils pu capturer leur proie ?

    Cette découverte insolite est publiée dans Coral Reefs, le journal de l'International Society for Reef Studies (volumevolume 28, n°4, décembre 2009).