L’existence d’un vaste récif corallien a été détectée sous la Grande Barrière de corail, en Australie. Ses découvreurs vont étudier la réponse de ces coraux aux changements environnementaux majeurs des dernières décennies : acidification des océans et réchauffement climatique.

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    Un récif corallien peut-il en cacher un autre ? Dans le cas de la célèbre Grande Barrière de corail, en Australie, la réponse est oui. Des spécialistes qui ont analysé les données de télédétection par laserlaser de la Marine royale australienne ont pu mettre à jour l'existence d'un immense récif étendu sur quelque 6.000 km2, soit sept fois et demie la taille de New York (et 70 % de la superficie de la Corse).

    Il est constitué de nombreuses buttes rondes en forme de donuts, mesurant 200 à 300 mètres de diamètre et profondes, en leur centre, de 10 à 20 mètres. Il s'agit essentiellement de biohermes de Halimeda. En mourant, ces algues vertes communes qui fixent le carbonate de calcium laissent derrière elles des sortes de flocons qui, en s'accumulant avec le temps, forment ces structures circulaires mises en évidence.

    Données Lidar de la <em>Royal Australian Navy</em> qui ont permis à une équipe de chercheurs australiens de mettre en évidence ce grand récif corallien composé d’une multitude de biohermes. © <em>Australia Hydrographic Service</em>, JCU

    Données Lidar de la Royal Australian Navy qui ont permis à une équipe de chercheurs australiens de mettre en évidence ce grand récif corallien composé d’une multitude de biohermes. © Australia Hydrographic Service, JCU

    Comment ce récif réagit-il face à l'acidification des océans ?

    « Nous connaissions ces structures géologiques au nord de la Grande Barrière de corail depuis les années 1970 et 1980 mais jamais la vraie nature de leur forme et de leur taille à grande échelle n'avait été révélée », a indiqué Robin Beaman, professeur à l'université James Cook, qui a dirigé l'étude publiée dans Coral Reefs.

    Avec toute son équipe, il n'a pas caché son étonnement face à cette découverte : « [Il] fait trois fois la taille estimée précédemment, allant du détroit de Torres jusqu'au nord de Port Douglas. Ils forment clairement un habitat inter-récif important qui couvre une superficie plus grande que celle des récifs coralliensrécifs coralliens adjacents. »

    Les chercheurs se posent beaucoup de questions à propos de ces structures : par exemple, en tant qu'organismes de calcificationcalcification, comment réagissent-ils à l'acidification croissante des océans et à l'élévation des températures dues au changement climatiquechangement climatique en cours, deux facteurs qui, ces dernières décennies, ont considérablement affecté les récifs coralliens dans le monde (voir notre article « Le blanchissement de la Grande Barrière de corail atteint 93 % ») ? Qu'ont-ils à nous dire aussi quant aux changements environnementaux depuis 10.000 ans ?