En milieu urbain, la diversité des araignées, des mille-pattes et des insectes est plus grande dans les habitations des quartiers cossus, selon une étude menée aux États-Unis. Ce serait probablement dû à la végétation extérieure, généralement plus abondante.

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    Où que nous vivions, nous partageons notre intérieur avec des animaux, qu'ils y soient les bienvenus quand il s'agit d'animaux de compagnie, ou qu'ils n'y soient pas vraiment invités, comme les mouches, les araignées et autres puces... Dans l'inconscient collectif, les beaux quartiers sont plutôt perçus comme des lieux dépourvus d'insectes nuisibles et autres animaux rampants ou volants. Pourtant, l'étude  de la biodiversité à proximité des habitations montre qu'il existe un « effet luxe » : la richesse d'un lieu semble corrélée à la biodiversité présente dans l'environnement.

    Ainsi, dans les beaux quartiers, se rencontre une plus grande diversité d'espèces de plantes ou d'animaux (oiseaux, chauve-souris, lézards...). La présence de plantes dans l'environnement citadin dépend des choix d'urbanisme mais aussi des ressources financières présentes. Et la présence de plantes influence celle d'animaux, comme les arthropodes, qui trouvent chez elles un habitat et une source de nourriture.

    Mais qu'en est-il à l'intérieur des habitations ? Des chercheurs californiens ont mené une enquête dans 50 logements à Raleigh en Caroline du Nord et dans ses environs. Ils ont récupéré des arthropodes vivant à l'intérieur des logements. Les rebords de fenêtrefenêtre, les bords des planchersplanchers, les toiles d’araignée dans les coins, étaient des endroits riches en arthropodes, vivants ou morts.

    Dans une société mondialisée, les espèces d’arthropodes présents dans les habitations, comme les mouches, se retrouvent dans le monde entier. © irin-k, Shutterstock

    Dans une société mondialisée, les espèces d’arthropodes présents dans les habitations, comme les mouches, se retrouvent dans le monde entier. © irin-k, Shutterstock

    Des colocataires souvent méconnus et inoffensifs

    Les résultats de cette étude parue dans PeerJ montre la grande diversité des espèces vivant dans les habitations : entre 32 et 211. En moyenne, un logement contient une centaine d'espèces d'arthropodes, dont la majorité sont bien connus : mouches (diptèresdiptères), araignées, coléoptèrescoléoptères (comme les cafards), guêpes et fourmis (hyménoptères). 98 % des habitations avaient des psoquespsoques, ou « poux de livre », qui se nourrissent de moisissures, et 100 % des moucherons de la famille des cécidomyies, des insectes bien moins connus.

    Ensuite, les chercheurs ont voulu savoir pourquoi certaines habitations renfermaient davantage de diversité que d'autres. Ils ont combiné leurs résultats avec des images satellite montrant la végétation. D'après un second article paru dans Biology Letters, plus une banlieue est riche, plus la diversité à l'intérieur des habitations est grande et la corrélation liée à la surface de sol présente dans l'environnement.

    Dans les secteurs où il y avait plus de sol, la richesse du quartier n'affectait pas vraiment la diversité des arthropodes. Mais quand il y avait moins de sol dans l'environnement, le revenu faisait une différence. La végétation affecte les arthropodes présents dans les habitations car beaucoup sont en fait des animaux vivant à l'extérieur qui se sont retrouvés accidentellement dans les habitations. Si la végétation est rare à l'extérieur, il n'y a pas tellement d'habitats pour des insectes ou des araignées.

    Jusqu'à présent, les recherches sur l'entomologieentomologie urbaine s'intéressaient plutôt aux espèces nuisibles, comme les moustiquesmoustiques ou les puces. Mais la plupart des arthropodes vivant dans nos maisons sont inoffensifs. Certains seraient même bénéfiques car ils se chassent les uns les autres. Les arthropodes vivant dans les maisons peuvent donc influencer les populations de nuisibles qui sont des vecteurs de maladie ; ils jouent aussi un rôle dans les allergiesallergies et le microbiomemicrobiome.